18 décembre 2009

Pour changer de ton ;-)

Voilà, maintenant j'ai des scrupules à laisser mes lecteurs, si precieux, sur un billet quelque peu morose. Juste avant les fêtes en plus ;-)

Pourtant, si j'ai appris quelque chose en ces trois années de poker, c'est bien que les Up and Down font partis de la vie des joueurs. J'essaye d'exprimer ici, le plus sincérement possible, les sensations que me procure ce jeu, et parfois elles sont violentes et décourageantes. C'est pas la première fois que je me dis que je devrais p'têt me mettre à la pétanque, et ça m'arrivera surement encore, mais je n'ai encore jamais acheté de boules... et c'est pas pour demain !

Donc, ayant à coeur de ne pas vous laisser sur une impression "tristoune", mais n'ayant pas matière à vous écrire un CR Gay, je suis allé en rechercher un posté sur le forum POKERALILLE au mois d'Avril 2009. Epoque à laquelle Mike et moi enchainions les virées à l'A.C.F.

Il est un peu long et certains d'entre vous le connaissent, mais peut être auront ils plaisir à le relire, j'avoue en avoir eu ;-)

Samedi 10 h,
Mal au crâne, couché tard, pas but que de l’eau… Je traine en caleçon sans trop savoir si je vomis avant ou après mon café quand mon téléphone sonne… C’est Mike

- « Wech Gros, bien ou bien… » Mike parle comme une racaille sans en être une, par pur souci de style...
-« Bien et toi ? »
-« Bien. » Les 4 « biens » sont une constante des 30 premières secondes de tous nos appels téléphonique…
-« Je monte sur Panam, je passe te prendre dans une heure, on va lever du parisien… »

Je vous dirai bien que j’ai résisté, que je lui ai dit que j’étais claqué et qu’on ferait ça un autre jour mais en fait je crois que j’ai juste dit : « Ok ».

Mike arrive finalement, je lui propose un café en terminant d’ajuster ma tenue…
-« Non pas de café… je conduis… t’as pas un Rhum ? »
-« Dans le bar…sert toi, une bouteille de Pirats »

Il a l’air en forme… Va falloir que je me remette vite de ma soirée d’hier…

Comme toujours avec Mike, je n’ai pas le temps d’en placer une sur le trajet, mais là ça tombe plutôt bien, je me cale dans le siège et de temps en temps je fais un petit « c’est sur » voir même un simple claquement de langue accompagné d’un hochement de tête.
Le ciel est bleu sur les champs Elysées, Mike à faim, moi pas, on va chez Clément. Puis l’hôtel, histoire de ne pas se retrouver à 3h du mat sans chambre, ou sans argent pour la payer.
Il est 15h quand on s’assoit à l’ACF, tous les 2 en 2/4 mais sur des tables différentes. Je rentre avec 300 $ au siège 8. Toujours un peu vaseux.

Mon habituel coup d’œil circulaire n’est pas très aiguisé... mais la table n’a pas l’air trop difficile à jouer… deux sièges reste vide. Je me mets en mode « observation » le temps de commander et de consommer un café, ce qui à l' ACF peut prendre un certain temps. J’identifie rapidement le joueur dangereux de la table, siège 4,Beaucoup de jetons +de 1000, très jeune, si on était pas dans un cercle de jeu je ne lui donnerai même pas 18 ans, il ne call quasi jamais, c’est raise ou fold… et c’est souvent raise. Une bonne lecture, et un courage face à la résistance qui flirt avec la limite de l’inconscience sans jamais la franchir… Je décide de l’éviter autant que possible… Par contre je me promets d’élargir mon Hand range face au joueur assis au siège 2, Européen quadragénaire au style loose passif, pas très concerné par son stack qui ne cesse de fondre au soleil des calls douteux.

Le siège 5 est très serré mais j’ai remarqué qu’il entrait systématiquement quand son voisin de droite se couchait, parfois avec des mains très moyennes, ce qui me fait penser que ça doit faire un moment que le siège 4 martyrise la table…
Une autre serrure au siège 9. Suivi de 2 sièges vides 10 et 1. Rien de particulier sur les trois autres joueurs…

Je vois mon premier Flop à 15h 40 UTG+3.
Fold siège 5 et 6, limp siège 7. Je lève KJs. Relance 20. Fold siege 9. B fold. Sb call. BB relance 60. Je call. Sb fold.
Flop : Jh. Ts. 9s. J’ai mon triage flush + quinte ventrale avec le valet en défense… BB ouvre à 45. je relance 120. Il hésite, j’ai le sentiment qu’il va pusher... fold Je prends le pot.

Juste derrière...

UTG +2.
Fold siège 6, limp siège 7. Je lève AA. Relance 20. Fold siège 9. 140 et tapis siège 2… fold général… je call
Showdown : QQ vs AA Flop : QK7 Turn : T Riv : A.
Quelques frissons mais je prends le pot. J’ai doublé mon stack sur mes deux premières mains, j’en aurais presque envi de me lever et d’aller me poser dans les fauteuils clubs… ça ne serait pas très poli…

Juste derrière….
UTG +1.
Fold siège 7. Je lève AKo. Je call. Fold siège 9. Call siège 2 qui attend les jetons qu’il vient de racheter au Floor. Call siège 3. Raise 25 siège 4. Fold Sb et Bb. je re-raise 125.
Tout le monde fold…

Après… pas grand chose, je rentre dans quelques coups, vole un ou deux pot à 20 ou 30$.... Perd quelques Blinds… Sur les coups de 19h je me lève avec 764$, je vais m’installer au bar en attendant Mike. Je me décide quand même pour une vodka.
Mike apparait soudain, le visage rubicond… je le connais suffisamment pour comprendre qu’il vient de prendre un sale coup.

-"viens on va fumer"
-« T’en est où grand ? »
-« Cet en^ù$* de baltringue, il m’a chatté sur la gueule… Y sait pas jouer le mec et il est là à se la raconter. Tu sais ce qu’il m’a fait ? »
-« Ben non, vas y raconte »
-« Ecoute bien, j’ai pocket 5 je call 24 préflop, le flop 2T3, j’suis bien ! y a que le T qui me bat… »
-« Oui, sauf si il a une pocket au dessus… »
-« Attend j’te dis, c’est pire encore… il check, j’ouvre à 60, il me paye… Turn 5 ! Là j’suis bien jerem ! Tu vas pas m’dire le contraire… »
Je suis prêt à parier que son histoire va se finir par : « il a A4 » mais je dis rien, inutile d’énerver d’avantage mon énergumène.
-« Ouais, c’est sur t’es bien… »
-« Il check. Comme il y a deux cœurs sur le board, je m’dis pas de risque inutile j’envoi boite, en plus je le couvre… Payé qui m’dit avec un putain de sourire… Tu sais ce qu’il a c’t’en$ù^* ? »
-« J’sais pas Mike, brelan de 10 ? »
-« J’ai cru aussi quand il m’a dit payé, mais nan ! ce ba*ù il a A4 ! Il m’a payé 60 dans un pot à 48 pour un putain de 5 ! Et en plus j’en avait déjà 2 ! Et y s’marre ce cave ! »
-« C’est moche, mais tu le couvrais tu m’as dit. »
-« Ouais j’avais pris un peu avant, il me reste 280 à peu prés, mais il me prend 200 sur ce coup là »
-« Et alors tu t’es levé ? »
-« Non j’y retourne, j’vais m’le faire jerem, tu vas voir… j’vais m’le faire… »
-« T’es sur ? Tu m’as l’air bien énervé. Fais gaffe à pas plutôt lui filer tes 280 ! »
-« T’inquiète ! Je peux pas me lever là dessus ! Toi tu fais quoi ? Tu joue plus ? »
-« Je fais une pause, je vais aller faire un tour. Fais gaffe à tes jetons gros… »
-« T’inquiète, j’ vais le déééééfoncer… »

Je quitte l’ACF, un peu inquiet pour mon Mike. Je fais quelque pas le long des champs puis bifurque par la première rue, la température reste agréable malgré le crépuscule, je m'arrete dans un bar tabac. Je commande une vodka, tiens … on dirait que ça va mieux… A peine le temps de profiter de ces petits plaisirs que Mike fait sonner mon portable :
-« je l’ai défoncé Jerem, je lui ai tout repris ! Avec 8Ts. Il est parti vomir là…T’es où là…… c’est bon j’te rejoins on va manger… » Sacré Mike ! Coup de bol qu’il ai put attraper son bourreau de suite, dans le cas contraire il serait resté à sa table jusqu'à tout perdre….

J’ai pas voulu mangé chinois ! J’en ai marre de voir des émissions sur M6 avec des types qui font des raviolis dans leur baignoire ! Comme Mike à posé son droit de véto sur mon habituel Grec du quartier latin, on à opté pour une brasserie dans le marais. Parce que après tout on avait le temps et que comme on avait déjà gagné de quoi se rembourser l’hôtel on pouvait se faire un petit truc sympa… Ce qui est un mauvais calcul, je sais d’expérience que tant qu’on à pas payé l’autoroute du retour on ignore si on est gagnant ou perdant… J’avais retrouvé l’appétit, Mike ne l’avait pas perdu et on a passé un bon moment.

-« Bon Jerem on fait quoi là ? On se marie ou on va jouer aux cartes ? »
J’aime bien Mike, mais je ne pense pas que je pourrai vivre avec, alors j’ai voté 2.

Retour à l’ACF un peu avant 23h, le Floor nous annonce une place libre en 2/4 et liste d’attente pour le deuxième. On joue la place à chifoumi sous les yeux interloqués du Floor, je prends le siège dispo à la table que j’ai quitté un peu plus tôt dans la soirée. Je m’assois donc siège 9. Je me sens … un peu dispersé… On s’est pas mal marré avec le grand, maintenant il me faut me calmer, me concentrer et éviter de m’envoyer en l’air comme si tout ça n’était qu’un jeu…

Coup d’œil circulaire.
Seul deux joueurs sont encore à la table depuis que je l’ai quitté.
Siège 3 un joueur sur lequel je n’avais pas de lecture particulière mais dont le stack a considérablement gonflé (autour de 700) Et la serrure du siège 5, plus si serrure que ça depuis que son voisin de droite s’est levé, sont visage rayonne du plaisir de pouvoir enfin rentrer sur ses JT et autre suited. Je note rapidement qu’il en abuse, difficile de boire lentement après une traversée aride… Le tyran en question à laissé sa place à une jeune femme avec laquelle j’ai déjà joué. Charmante. Yeux verts. Son style de jeu ?… heu…normal... enfin bien quoi.... Yeux verts... Siège 6, un quinqua typé pied noir, grosse montre, grosses bagues, grosse gourmette, gros bide qui tente de s’échapper de la chemise Marlboro classic. Sa façon de se comporter à table ne m’inspire guère de sympathie, il jette ses jetons avec quelque chose qui ressemble à du mépris, manque de courtoisie envers sa voisine de gauche et reproche de manière insultante au croupier ses mauvais coups.
La dite voisine de gauche est donc au siège 7, une dame, la soixantaine, très sympa, un peu bling bling quand même, je l’ai déjà joué également (son fils est un Reg de l’ACF et du Gaillon), super loose la mamie, joueuse de Ramy avant de se mettre au poker… Pas de problème de BKL pour les sièges 6 et 7… ça se sent !
Siège 2, un quadra, asiat… J’ai tendance à considérer les asiats comme des gambleurs de première…C’est surement un tort, les généralités sont à éviter dans tous les domaines, mais j’ai subit par le passé quelques Bad Beat mémorable face à eux qui m’ont légèrement traumatisé… Rien de particulier sur les autres, c’est le siège 6 qui est cheap leader avec un peu moins de 1000, les relances sont ponctuelles et raisonnables, personne ne semble avoir pris un réel ascendant sur la table…
Même si la table semble peu agressive je prends mon temps. Pour preuve, je fold un petit ATo en position tardive sur une relance payée une fois, qui me faisait bien envie mais que je trouvai un peu précoce. Si bien que lorsque je joue mon premier coup sérieux Mike est assis à la table juste derrière moi.

Cut off
Asiat call UTG. Siège 3, 4, 5 fold. Pied noir raise 24. Grand mère bling bling call. Fold au siège 8. Je lève KQs, je call. Sb et Bb fold. Asiat call. 3js sur le flop.
Flop : KT2 rbw. Asiat ouvre 40. PiedN call. Gd call.... Va faire quelque chose la dessus ! Ça veux rien dire tout ça... L'idée de folder me traverse l'esprit... relance 120. Asiat boite 180. PN fold. GdM fold. J'ai l'air d'un con mais bon je paye.
Showdown : KQ vs KT Turn : J... J'appel un As Riv : 9...

Oh putain j'ai chatté ! Pas fier mais content ! Je la joue discrète quand même... C'était sans compter sur Mike qui suivait le coup du coin de l'œil

- " T'as touché ?" il se lève et se mets derrière moi. Je lui réponds en rangeant mes providentiels jetons.
- " Ouais quinte... bon ... un peu backdoor quand même ...mais bon..." Je me tourne vers lui mais il à complètement décroché pour envoyer un sourire béat à la Miss du siège 4 qu'il vient de remarquer...
-" Bonsoir Mademoiselle..." Il remarque la GdM bling bling, il l’a salut également, le sourire béat en moins…
-" Et bonsoir Madame...." Ce mec m'éclate ! Il me désigne d'un signe de la tête.
-" Méfiez vous de lui mesdames, c'est un méchant ! Et toi soit gentil avec elles sinon on change de place et c'est moi qui viens m'assoir ici..." Re coup d'oeil vers le siège 4.
-" Ouais c'est ça. Va t'assoir va, tu perturbe le jeu" Il croit que je l'ai pas vu venir !

Je barre "faire bonne impression sur mon premier showdown" de ma liste "trucs à faire quand je joue au poker", et le remplace par "faire super bonne impression sur mon second showdown".

L’occasion ne tarde pas trop à se présenter…
UTG + 1 Siège 8 fold. Je lève AdQd Je call. Sièges 10 et 1 fold. Asiat raise 24. sièges 3 et 4 fold. B Sb et Bb call. Je call. 5 joueurs sur le Flop.
Flop : 2d7dKd… ! J’aime le poker quand c’est facile… Je check. Asiat check. Siège 5 ouvre 54$. PiedN call. GdM fold. Je call. Asiat fold.
Turn : 8d ! Je check. Check. Check.
Riv : Jh. J’ouvre 90. Fold du siège 5. Call du PiedN. Showdown : AdQd vs KhJd. Je prends le pot contre le pied noir avec un certains plaisir.

Après pas grand-chose, Mike se lève vers 1h du matin, me dis qu’il va faire un tour…. Je reste à table encore pour quelques tour de bouton, sans rien faire d’exceptionnel, quelques paires, une double paire face à paire max… Je dois dire que ça tombe souvent sur la mamie et ça commence à me mettre un peu mal à l’aise de lui prendre ses jetons en lui souriant….

Puis arrive ma dernière main…

Bouton Je lève QQ… Tout le monde à limpé. Je relance 24. Tout le monde fold jusqu’à mamie bling bling qui boite à 120. Je dois payer, normalement je paye… J’ai plus de 800 devant moi… Mais sur les deux issues possible, aucunes ne me plait :

- Je prends le pot et j’aurais était le bourreau de cette dame qui pourrait être ma grand-mère…
- Je perds le pot et me retrouve plus léger de 100$. Je décide de folder et retourne mes deux dames, mamie retourne A7o, super loose mamie quand même…

Je salut la table et me lève, inutile de rester assis si c’est pour ne pas jouer ses mains. J’appel Mike en faisant mon change inverse, pas de réponse, curieux il est à peine 2h30 je serai surpris qu’il soit retourné à l’hôtel, j’insiste… toujours rien… Je fais un tour dans l’ACF, pas de Mike… Soudain mon portable sonne, c’est Mike !

-« Ouais Mike... je me suis levé… t’es où là ? » J'ignore où il est mais il y a du bruit en tout cas.
-« Je.em ? j… ent… pas….suis ….in…. a .. en …je …or »
-« Quoi t’es in ? t’es in où ? Putain Mike j’entend rien »
-« Jerem, ouais c’est bon je suis sortit, t’as fini ? »
-« ouais, t’es où gros ? »
-« Je suis au Queen, rapplique béllo, c’est un truc de ouf ici... »

Bon, la nuit n’est pas fini, peu de chance qu’on soit frais demain matin, mais le tournois du Gaillon ne démarre qu’a 17h, ça nous laissera un peu de temps…

Dimanche midi, Mal au crâne, couché tard, pas but que de l’eau….
Je suis assis sur le bord du lit avec la tête dans les mains quand le téléphone sonne.
-« Bonjour Mr, je vous informe qu’il va falloir libérer la chambre afin que nous puissions la nettoyer » Je négocie un peu de temps, histoire de prendre une douche.
Trois quart d’heure plus tard je descends à la réception rendre ma clef. Je demande à la réceptionniste si le jeune homme chambre 17 est descendu, non.
Je me pose dans un des fauteuils à disposition. Ça dure un moment, j’entends la réception qui rappel. « Mr, si vous ne libérez pas la chambre nous allons devoir vous facturer un supplément…. Je comprends monsieur mais cela fait une heure que nous vous avons informé et…. Très bien monsieur… à tout de suite… ».Si elle à crut qu’elle aurait le dernier mot avec Mike, c’est une grande optimiste.
L’attente se poursuit une bonne vingtaine de minute, puis Mike arrive. Impeccable, dans son costard gris clair sur chemise noir, rasé de prés… Vu l’état dans lequel il est rentré hier, la performance n’est pas anodine… il rend ses clefs en s’excusant de l’heure tardive, mais la réceptionniste lui a déjà pardonné…
-« Wech gros, Bien ou Bien ? »
-« Ouais Bien… Bien… et toi »
-« Bien, j’ai faim !» On quitte l’hôtel, passe à la voiture déposer nos sacs et on se dirige vers les champs. Je sens que quelque chose tracasse Mike.
-« J’étais un peu fait hier, non ? »
-« Pas qu’un peu Mike… pas qu’un peu…. »
-« Non mais… ça a été ?…enfin je veux dire… j’ai pas déconné ? »
-« Quoi t’as pas déconné ? Je ne comprends pas. »
-« Non parce que j’ai un trou ! »
-« Quoi t’as un trou ?»
-« Putain jerem t’es lourd ! J’ai un trou j’te dis, j’me souviens plus ! »
-« Oh… T’as un trou ! » Je souris
-« Je me souviens des bouteilles de champagne, quand on été en haut, après plus rien… Je sais même pas comment on est rentré à l’hôtel. »
-« En taxi Mike, en taxi… »
-« Ouais….en taxi… ouais, forcément…. Ça a été alors… j’ai pas été trop lourd ? »
-« Non ça a été ! Pas de souci. Bon il y a bien eu … »
-« Quoi ? Qu’est ce qui a eu ? » je le tiens…
-« Non rien laisse tomber, si tu t’en souviens plus c’est pas plus mal. »
-« Quoi ? Tu dois m’dire ! Qu’est ce qui a eu ? »
-« non, c’est juste que à un moment j’étais un peu gêné, quand t’as roulé une pelle au trav… m’enfin bon, t’as vu.. Tu fais ce que tu veux… c’est juste que bon j’étais un peu surpris … »
-« Quoi ?! Une pelle à qui ? Nan tu déconne là… Hein, tu déconne ? Naaaaaan j’ai pas fait ça ! Je m’en souviendrai. Nan nan nan… » Silence ...
-« Et puis quel trav d’abord ? »
-« Mais la blonde là, avec sa p’tite robe en strass et ses putains de talons. »
-« C’était pas un trav ça, et puis je lui ai pas roulé de pelle… »
-« Ouais au début j’ai cru aussi que c’était une fille, mais non c’était un trav ! Et si ! Tu lui as roulé une pelle, t'as voulu lui dire au revoir avant de partir et tu lui as roulé une pelle... Faut dire au Queens faut s’attendre à voir des trav… C’est une drôle d’idée que t’as eu.. »
-« C’est pas une idée…. c’était juste à coté et je jouais plus… je suis rentré pour voir »
-« tu sais quoi, laisse tomber on s’en fout… »
Je rentre dans la croissanterie en abrégeant volontairement la conversation, je vais le laisser avec ça un p’tit moment, ça m’amuse…
On retourne s’assoir en terrasse avec notre plateau en main. Le soleil nous enveloppe de sa douceur printanière, un vrai moment de plaisir que je ne partage pas avec Mike qui est en pleine introspection sur sa sexualité.
-« Jerem ? »
-« Ouais. »
-« Tu déconne… ? »
-« Ecoute Mike, ça va ! C’est bon, t’étais fait, t’as roulé une pelle à un travelo… On va pas en faire un plat… Ca veut pas dire que t’es gay… Et puis même que tu le serais... ». J’ai dit ça assez fort et je vois qu’il regarde autour de lui, j’ai très envi de rire, mais je tiens bon.
Il me ronchonne :
-« Allé c’est bon, vas y arrête de m’emfler… s’péce de myto va… »
Je lâche prise et me met à rire.
-"Comment j't'ai Bluffé ! Tu sais plus ou te mettre... ça va gros je déconne... T'es facile à embrouiller toi quand même... fais gaffe c'est pas bon pour un joueur de poker ça..."
-"Pfff c'est ça ouais, pas une seconde mon gars ... s'péce de cave va... un trav..." Il ronchonne encore mais je sens qu'il est soulagé.
Moi j'me marre... ma journée commence bien !
-"T'abuse, j'te demande de me dire et toi tu me baratine..."
-"Hé gros, c'est pas ma faute si il faut te raconter ta soirée... Rien de spécial t'était fait mais tu t'es tenu correctement, par contre je sais pas pour toi mais moi ça m'a bouffé quasi tout le bénef..."
-"Ouais... moi aussi ça m'as couté un peu..." Le "un peu" me fait sourire.

Comme il fait bon et que les filles qui passent sont jolies, ont reste là un moment. Mike n'est plus très motivé par le tournois, c'est vrai que nos courtes sessions de cash ont été rentables. On se décide finalement pour 3 ou 4 heures de cash avant de reprendre la route.

Il est 15h quand on retourne s'assoir en 2/4. Tous les deux à la même table. 5 places reste disponibles sur la table que nous a désigné le floor, le jeunot agressif de la veille est assis au siège 6, je ne suis pas ravi de le revoir à ma table...Je prends le siège 8, Mike pose ses jetons dans la case 5 sous mes yeux horrifiés, j'hésite... je ne sais pas si ça se fait... et puis merde !
Je marmonne un : -"t'assois pas là gros !"
Mike me regarde un peu surpris, j'essaye de lui faire comprendre d'un regard que le problème se situe juste à sa gauche...Il a compris, reprend ses jetons et change de place sans un mot. Ce n’est pas terrible comme entrée mais je ne pouvais pas laissé le grand s'assoir sous le feu sans lui faire un signe... Je me promets néanmoins de faire en sorte qu'il n'y ait aucune ambigüité sur notre façon de jouer.

Coup d'œil circulaire
Les sièges 1, 5 et 9 reste libre.
Le siège 2 est occupé par un trentenaire très serré, stack autour de 250$, à sa gauche un Reg que j’ai déjà joué, habitué des tables à 250 voir 500, très bon joueur de Omaha en pot limit, il a 1700 devant lui, mais je l’ai déjà vu s’assoir à ma table en 2/4 avec 2000 euros, alors difficile de dire si il est gagnant ou non… Pas facile le gonze…. Pas facile du tout…. Siège 4, un quadra… call, call, calling Station, Siège 6 notre désormais célèbre jeune tyran avec un stack autour de 450$, à sa gauche, un joueur que je ne connais pas mais que je ne tarderai pas à classer dans les serré agressifs, famille dangereuse si il en est…
Siège 10, homme, petite trentaine, grand, brun, il range ses jetons en pile de dix en alignant les marques sur la tranche, son regard croise le mien, il me sourit et lâche un : «Wech gros, bien ou bien » auquel je réponds par un sourire, je n’avais jamais remarqué que Mike rangeait ses jetons comme une pince !
La table est bien plus sérieuse que celle d’hier, ça ne fait pas de doute !

Mike ayant posé son droit d’entrée, je décide d’attendre la grosse blind pour poser le mien, je ne fais jamais ça habituellement, mais je me suis dit que 2 Bb posés dans le noir pouvait aiguiser les appétits sur une table de cet acabit, je laisse donc au grand l’honneur d’ouvrir les hostilités, mais le rejoint rapidement pour jouer notre premier coup commun.

BB. Je lève 99.
Je check sur ma grosse blind derrière 3 limpeurs dont Mike en position précoce. J’aurais put relancer mais je suppose que Mike a une vrai main pour limper UTG.
Flop : 78Q. Sb check. J’ouvre 24. Mike call. Siège 6 raise 60. Sb fold. Je fold. Mike raise all in.
Siège 6 fold.

Quelques mains plus tard…
Cut off. Siège 4, 6, 7 call. Je lève KQs et raise à 20. Mike fold. Sb fold. Bb raise 60 payé par le siège 4. Siège 6 et 7 fold. J’instant call, pas que je sois si fier de ma main mais la relance étant faite par un joueur LAG au bouton et payée par une calling station, je me dis que je ne dois pas être si mal et je veux représenter une main forte…
Flop : AT5. Check, check, j’ouvre 90. Fold, fold.

Encore un peu plus tard arrive cette main fratricide…
BB. Mike call UTG. Siège 3, 4, 6 call. Sb call. Je lève KTo et check.
Flop : AQJ rbw… Je check. Mike check. Siège 3 ouvre à 24. Siège 4 et 6 call. Je call. Mike raise 124. Siège 3, 4 et 6 fold… Je regarde Mike avec un air de « Pourquoi t’as vidé l’aquarium ? » et call en lâchant un « je suis énorme gros » auquel il me répond par un « t’es loin derrière… » Turn : 7. check. check
Riv : J check. Check. Showdown : KT Vs AA.
Ma quinte flopée craque sur son full aux As par les valets chaté sur la riv !

Pas toujours facile à gérer de jouer en cash avec un copain, on limite ses relances, on freine son agressivité, on offre des cartes et bien souvent : on perd le pot ! Contre un autre j’aurais boité sur sa relance de 124 au flop, j’aurai été suivi... ou pas… mais je n’aurais pas eu à porter la responsabilité de l’échec !

On sort fumer.
-« Désolé gros… c’est laid, mais bon… »
-« Pas grave, de toute façon c’est la merde de jouer sur la même table… »
-« Ecoute si tu es bien tu relance et je m’en vais… »
-« Laisse tomber, il n’y a pas que nous à table ! Si on joue comme ça on va être lisible pour les autres aussi… Non le mieux c’est de jouer normalement ! Enfin... sans se massacrer non plus ! »
-« Ouais… tant que d’autre sont dans le coup on joue normalement et quand on est plus qu’a deux on check…. »
-« Comme ça tu chatte ta rivière…. » Ce n’était pas volontaire mais il y a un peu d’amertume dans le ton de ma voix… Mike ne dit rien, il est gêné, à tort, c’est moi qui suis injuste…
-« Ecoute gros, c’est rien, ça aurait put me couter plus cher et en plus c’est pas de ta faute… On ne se prend pas la tête et on joue notre jeu ! Pour le reste on verra bien le moment venu… »

La situation ne tardera pas à se représenter :
Bouton. Je lève A5 de cœur et call une relance à 24. Mike, siège 3, 4 et moi sur le flop.
Flop : 8hThKd. Mike ouvre à 24, siège 3 call, 120 et tapis siège 4, je call, Mike call, siège 3 fold
Turn : 2s. Mike check, je check
Riv : 7h. Check, check. Showdown : KT pour Mike Vs AK siège 4 Vs A5h…
Cette fois c’est moi qui lui repasse devant…

On jouera encore quelques tours de bouton avant de se lever tout les deux gagnants… puis reprise de la voiture et route du retour…
-« Jerem ? »
-« Ouais »
-« Tu sais ce que j’aimerai bien faire, la prochaine fois qu’on monte sur Panam ? »
-« Non je sais pas… te souvenir de ton week end ?... »
-« Non sérieux… j’aimerai bien monter en haut de la tour Effeil… » Je le regarde… il a l’air sérieux…
-« Qu’est ce que tu veux faire en haut de la tour Effeil ? Tu sais, il n’y a pas de table la haut… En plus la queue devant les ascenseur … galère »
-« T’es déjà monté la haut toi ? »
-« Ouais, ça m’est arrivé quelque fois… c’est vrai que c’est joli… »
-« Bah tu vois, moi j’y suis jamais monté ! »
-« Bon ben on ira alors. » Silence de quelques minutes…
-« Mike ? »
-« Ouais »
-« C’est tout ou tu veux aussi que je t’emmène à euro Disney ? » -« Va te gratter ! J’irai tout seul en haut de la tour Effeil ! J’ai pas besoin de toi… »

J’aime bien Mike !

16 décembre 2009

Pouce !!

Je ne peux retenir un soupir à la pensée de la route qui m’attend tandis que je démarre la voiture… fais chier, …
Mais bon, ce soir je joue sur Lille… Le mini King Five !
Au début j’ai cru que c’était le nom de la nouvelle tournée des Jacksons voir le dernier Burger de Mc Do… Mais non, c’est la dernière trouvaille des TD du forum POKERALILLE, un tournoi par équipe librement inspiré de celui crée par Winamax.
C’est Max qui m’a convié à joindre son équipe déjà bien fournie en personnalité, Mel, Johan, Zébulon, Vicking92, Hobbes… 5 titulaires et 2 remplaçants, de bons joueurs, des personnalités variées mais ayant toute en commun le sens de la fête et un goût pour les belles soirées. Je ne me suis pas fait prier, c’est une belle équipe.

Tandis que j’arrive à destination une vérité me saute aux yeux : Je sais pas ou je vais !
Si j’ai bien compris ça se joue dans « les locaux » de Steph, mais selon que Steph soit patron de bar ou gardien de buts, ses « Locaux » ça peut être un tas de chose… Je tourne dans le quartier sans savoir ce que je cherche, je suis passé devant un Liddle, un hangar, une boite d’installation de piscine, et là je suis dans une impasse résidentielle… Je décide d’appeler Mav, le seul dont j’ai le numéro.
- « Salut Jerem… »
- « Salut Benoit, dis je suis un peu paumé là… C’est ou exactement… »
- « Attends une minute… Il y a quelqu’un de l’équipe de jerem là ? Parce que moi j’aide pas les gars des autres équipes à trouver … » C’est Mel qui prends l’appareil, le ton est donné…
- « Jerem, attends hein, j’te passe quelqu’un qui saura bien t’indiquer » Le mobile passe à Steph qui m’indique la nature du lieu, je n’étais qu’a quelques centaines de mètres.

L’espace est agréable et suffisant à l’accueil des 50 joueurs, un buffet à été mis en place pour les participants sur lequel trônent deux pompes à bière. Je m’y dirige instinctivement après avoir salué l’assemblé. Autour des pompes, un étrange étalage de gobelet dans lesquels s’éventent des fonds de bière apparemment abandonnés. Peut être une coutume locale, une sorte d’offrande aux Dieux censé garantir le bon déroulement de la soirée… Je comprendrai leur signification en tentant de me servir un verre, on a de tout comme profession à POKERALILLE, des profs, des informaticiens, des entrepreneurs… Mais apparemment pas de Barman.
J’en suis à mon deuxième verre de mousse quand Mel viens à mon secours.
- « Faut laisser couler avant… Je sais la dernière fois j’ai fait ça tout le week end, suis une pro de la pompe a bière maintenant… » Elle m’en fait la démonstration en me servant un verre qui ferait rougir un serveur Irlandais, décidemment Mel est une coéquipière surprenante.

M’étant légèrement attardé aux pompes à bière dont je maitrise désormais le débit, j’ai été placé par contumace, je jette un œil à la composition de ma table… Elle à l’air sérieuse… Je bois un dernier verre avant de m’y installer.
Coup d’œil circulaire.
A ma gauche, DJL pour le collectif chattard, jamais croisé, s’avérera être un joueur discret, silencieux et serré.
Suivi de Mike, digne ambassadeur de la Cosa Nostra, joueur sérieux.
Puis Steph représentant la Celtic team, également notre hôte, jamais joué mais je garderai le souvenir de certains de ses coups.
A sa gauche, Franck pour le serein team dont il est capitaine. Joueur sérieux.
Viens ensuite Yoyo, psychopathe à tendance agressive, représentant le team de Maverick.
A sa gauche Bertrand, alias Bertito, pour le team pilotée par Jo.
La charmante et néanmoins redoutable Elise, pour le team des filles.
RV, qui arbore le tee shirt au logo de son team Mars attack.
Waou, notre doyen, qui défendra les couleurs du team piloté par Luigi.

Voila, la table sera sérieuse, bien sur la présence de Yoyo n’est pas anodine, mais je l’ai déjà souvent joué au Paz et je pense pouvoir m’en accommoder, faut juste que je ne le laisse pas me marcher dessus…

Shuffle up and deal.

Ah oui j’oubliai, nous démarrons avec un stack de 20K sur des blinds 25/50 et des rounds de 30min. Trop deap la structures ? Attendez de voir…

Les deux premiers coups sont pour Yoyo, qui n’a pas tardé à trouver son rythme de croisière, le raise systématique… Et le commentaire après chaque pot encaissé « j’suis pas vu pour changer des durites » Ou encore « On n’est pas là pour vendre du muguet »…
Je lève Q6s en SB, Yoyo fait un mini raise et je complète. Nous sommes 4 sur le flop.
Flop : Qs9s5d. Je bet 450 dans un pot à 500 avec ma top paire que je vois bien devant. Yoyo paye
Turn : J à pique. Je vois la couleur entrer et je décide de faire un check raise sur Yoyo qui, j’en suis sur ne manquera pas d’ouvrir. Je check, Yoyo ouvre 700, je raise 1800. Yoyo call. Ce qui m’ennui fortement, je sais que je vais devoir freiner mon action sur la riv, surement checker, ce qui ne me plait guère car je sais qu’il bettera, quelque soit sa main … Qu’est ce qu’il peut bien avoir…. Double paire au flop ? 67 pour un tirage quinte ? Les piques ? Non pas les piques… Il a probablement double paire, double paire J9, ça me parait bien J9… Je vais probablement foldé sur la Riv…
Riv : Q. Ou pas …. Je bet 6K dans un pot à peu prés équivalent. Yoyo call avec sa flush max.

C’est pas la première fois que je foire un pot, ni même que je foire une lecture. Mais vas savoir pourquoi, cette main me reste en travers de la gorge. Le sang aux tempes, je me refais le coup, une fois, puis une autre… Pourquoi j’ai écarté les piques de son hand range ? Son call sur le check raise ? Peut être, mais pourquoi sur relancerait il avec flush max ? Non la vérité c’est que j’ai grave merdé, rien ne m’autorisait à supposer qu’il n’avait pas la flush… En plus je fais gonfler le pot en check raisant turn, alors que j’ai juste top paire kicker de merde… Plus je repense au coup et plus j’y vois l’énormité de mes erreurs, et plus je sens mes joues rougir, et moins je vois ce qui se passe à la table, pris dans ma critique introspective… Comme un boxeur qui vient de prendre un coup et qui tente de cacher son hébétude à l’arbitre, je réponds par un sourire crispé aux vannes d’Elise, sans vraiment chercher à les comprendre, donne les cartes alors qu’elles ont déjà été distribuées…
La claque de Yoyo dans ma gueule ! Je suis sonné, pour de vrai…
Je suis en train de tilter, je ne l’ai pas encore totalement remarqué, mais je suis clairement en train de perdre le fil de la partie… J’entre dans des coups sans savoir ce que je vais y chercher…
Je limp A6 en middle position, on doit être 6 sur le flop :
Flop : A8Q Je bet 500. Payé par steph.
Turn : bric. Je check. Parce que j’ai peur qu’il est un As mieux kické. Ce qui après réflexion est peu probable étant donné qu’il était au bouton et qu’il aurait probablement relancé avec un As moyen sur 5 limpeurs… Steph Check.
Riv : T. Je bet 500. Plus pour faire un blocking bet qu’un value. Steph raise 1500 en s’adressant à moi :
- « J’ai raté mon tirage flush…. Mais comme t’as pas l’As je pense que je sui devant quand même… »
C’est vrai qu’il y a deux piques au board… Je le mets sur pas grand-chose, JK m’inquiète un peu… Je call.
Au Showdown steph me fais un slowroll :
- « c’est vrai que j’ai raté mon tirage couleur… » Il retourne son J9 de pique.
Je ne vois pas sa quinte, juste les piques et pas de K. Je pense avoir gagné le pot, jusqu'à ce que RV, hilare me signale mon erreur… Je regarde à nouveau le board et cette fois la quinte me saute aux yeux, en même temps il l’a tiré par le ventre… Mais quand même… Je suis honteux, de mon erreur, de ma gaucherie, de mon manque de lucidité… de mon début de partie chaotique…Je dois prendre l’air… Je me lève et quitte la table sans explication.

Je sors, allume une cloppe tandis que je m’insulte à voix basse… Me ressaisir, je dois me ressaisir… Si je n’arrive pas à reprendre le dessus sur moi-même avant de retourner m’assoir, inutile d’y retourner… J’suis mal là …. Putain j’suis mal… J’opte pour le coup de fil à un ami, à une amie en fait, celle avec qui je devais initialement passer ma soirée…

- « Ouais c’est moi… »
- « Comment ça va… »
- « Mal ! Laisse tomber… J’suis en train de me faire défoncer… Je joue comme une merde… c’est juste une horreur… » Je lui raconte mon coup contre Yoyo, puis celui contre steph.
Elle s’en fout, mais elle m’écoute quand même, ça la fait marrer… et du coup ça me détend… J’ai l’impression que le sang quitte mes joues, c’est peut être la fraicheur de la nuit…
Je me rallume une cloppe. Va falloir y retourner… Putain les autres… Ils vont me prendre pour un fish, un putain de gros fish… Tant pis… Mais je veux pas finir 10em, faut que j’arrive à tenir jusque la cinquième place… Je repense au T qui tombe rivière et fais la quinte de l’espace à steph… Putain de poisse… Déjà je joue mal alors si la malchance s’y mets… Je vais à la voiture et change de tee-shirt et de sweet. Si j’avais put j’aurai été prendre une douche… Pas grave, le tee shirt et le sweet ça devrait le faire. Je retourne m’assoir.

Ca va mieux, je mets ma capuche et mes lunettes, plus pour cacher ma honte que pour le jeu, mais je suis plus détendu, plus lucide. Très vite je touche les dames en middle position. C’est maintenant, faut que je prenne un pot, j’en ai besoin… Je relance 500 sur des blinds 75/150. Tout le monde fold jusque Franck qui re-raise 2000. Il me reste 8K de stack… C’est push or fold… Franck est un joueur sérieux, enfin, c’est pas Yoyo quoi…Il ne peut avoir que 3 mains, les A, les K ou AK… Ou alors il profite de ma fébrilité qui n’a échappée à personne… Si je pousse il va probablement me payer… Même le coin flip ne m’emballe pas des masses, je fold face up. Il me montre AKs. Je lui demande si il aurait payé mon tapis, il me dit que oui… Je ne suis pas mécontent de mon fold, même si il est un peu weak.
Arrive la première pause.
Dehors Johan me remotive :
- « tu lâche pas Jerem… Hein… »
- « Non Jo, je lâche pas… Mais c’est mal barré quand même là… »
- « Quatrième ! Tu dois tenir jusque la quatrième place ! Tu peux le faire ! Hein »
- « Ouais, je peux, quatrième je peux… avec un peu de chatte… »
- « Quatrième Jerem, Quatrième… »

J’ai un stack de 8K, faisant de moi le plus petit stack de la table, les pots sont énormes sur la plupart des coups qui vont jusque la rivière, malgrès un M de 16 j’ai le sentiment que chaque main risque de me mettre a tapis. Je sélectionne mes mains d’entrée d’une manière drastique, ce qui n’est pas très compliqué puisque je ne touche que des bouses…

KJs en fin de parole, je raise à 3BB, steph call ainsi que deux autre joueurs.
Flop : AK8. Check général et je bet 1200, dans un pot à 1600. Steph call.
Turn : K. check de steph, je bet 1200. steph call.
Riv bric. Steph check, je bet 1200, steph call avec son As.

Je suis remonté à 12K, ce qui est toujours trop peu. D’autant plus que les anté commence à être conséquents, je me souviens que le pot, blind plus ante, tourne autour de 1300. Je ne vois pas de main, et je manque de cran pour voler, ca qui me conduit lentement mais surement vers la sortie. Cependant je ne suis plus le seul dans cette situation inconfortable, RV commence à montrer des signes de faiblesse, Bertrand qui s’est fait craqué les rois par le 57o de Yoyo est également à l’agonie… Nous sommes la dernière table n’ayant perdu aucun de ses joueurs, si je sort maintenant c’est 0 pour l’équipe… Je dois encore tenir, malgré la rareté des spots exploitable, tenir encore quelques minutes, ou peut être plus…

Finalement RV se fera craquer les J par le T5o de Yoyo qui touchera brelan au flop… Je suis partagé entre la satisfaction de voir un autre que moi prendre la place du premier sortant et l’empathie envers RV qui une fois de plus sort sur un sal coup qu’il ne peut simplement pas éviter. Mike s’emballera un peu plus tard et sortira 9em. Quand à moi je ne tiendrai pas beaucoup plus longtemps, prenant la 8em place de ma table.

J’irai tenter d’oublier ma piètre performance en jouant au cash, en dealer choice, avec des variantes surprenante tel que le head’up frontale de Mars13, ou encore le hold em partagé de François. Mais sur la route du retour rien ne me distraira plus de la réalité de mon tournois… Ce tilt inexplicable, ces mauvaises lectures, le manque de présence à table… en un mot : un niveau qui ne cesse de se dégrader.

J’ai envi de crier « Pouce », de me poser un peu, de faire autre chose pendant quelque semaines, d’arrêter de m’enliser dans ce jeu qui n’est pas le mien.
Heureusement voilà la trêve de noël qui arrive, je vais partir passer les fêtes en famille à la montagne, oublier les cartes et la mallette de jetons à mon appartement et dévaler les pentes sur la planche que je me suis offerte.
En rentrant je me poserai le temps de faire le bilan de mon année poker, qui risque d’être douloureux, puis je verrais quels objectifs sont à ma portée pour l’année 2010. J’avoue être un peu déçut par la tournure que prennent systématiquement mes parties, je perds, je perds et je perds ! C’est pas bien grave, mais c’est quand même pas cool. Je me souviens des nuits que je passai aux tables de cash, avec le sentiment d’être invincible, et ça me manque un peu maintenant que je suis plus souvent assis derrière mes trois jetons avec le sentiment de ne rien comprendre à ce qui se passe...

Mais ne vous inquiétez pas, m’en faut plus pour me décourager, vous me lirez encore en 2010.

14 décembre 2009

CR sem

Petite semaine on line, 10 sessions en 0.05/0.10 toujours sur partouche. 3 sessions gagnantes pour finir a l'équilibre sur la semaine.
Demain je posterai le CR de la soirée Mini King 5 de samedi. Mon équipe y a essuyée une defaite cuisante, à laquelle j'ai largement participé, avec notament un tilt comme je n'en avais pas vécu depuis longtemps et que j'ai du mal à m'expliquer...
Difficile dans ces conditions de produire un CR joyeux, j'ai tenté de l'écrire aujourd'hui mais je manque encore de recul pour y inserer un peu de second degrés, j'y retravaillerai demain...

09 décembre 2009

Pas convaincu...

Un début de semaine en demi teinte puisque sur 4 sessions jouée 2 sont perdantes et mon bilan à peine à l’équilibre… J’me fais pas mal chatter dessus en ce moment, AA vs Q8 qui touche sa double paire riv alors qu’on est a tapis sur le flop, 88 vs K4 qui touche double paire QT kicker roi sur la riv… Une sale histoire, vous pouvez me croire… Du coup je suis moins confiant que je ne l’étais la semaine passée et moins agressif, du coup je fais moins de jeton, du coup c’est pas Byzance ! Ca m’apprendra à dire que les joueurs de Partouche sont des fishs, à croire qu’ils m’ont lut…


Sinon hier, en jouant ma 0.05/0.10, j’ai regardé le fameux Isildur démonter Townsend en Hu PL Omaha 500/1000 sur fulltilt… J’avoue ne pas savoir si je dois m’extasier devant le swing de ce nouvel arrivant sur les tables Hight stake…
Ce mec m’interpelle, je ne saisie pas l’intérêt de jouer sur une variante qu’il admet ne pas maitriser parfaitement, en multitabling, en cavant pou 150K $ par table. Si son objectif est marketing, chapeau ! Personne ne le connais et en un mois le mec devient le centre d’intérêt du poker on line. Un swing de 7Millions $ en 5jours, un mystérieux joueur dont on suppute l’identité sans pouvoir la confirmer… Bientôt Hollywood achètera les droits de son histoire pour en faire un film… Vous avez remarqué que les mecs que l’on soupçonne d’être Isildur ne démentent jamais…
Bon, le gars débarque de nulle part et mets le feu aux tables hight stake de fulltilt. Déjà les joueurs qui mettent 200K$ sur les tables on line ne sont pas légion, il n’y a déjà pas énormément de monde qui disposent de telles sommes à jouer, et encore moins qui sachent les jouer ! Parce que soyons clair, il ne suffit pas d’avoir 1M$, encore faut il pouvoir le perdre et surtout savoir le jouer pour éviter de le perdre. Autant dire que la liste de prétendant est courte, ce qui rend d’autant plus troublant le mystère sur l’identité du pèlerin… Je gage que nous aurons bientôt un nouveau rebondissement sur l’identité du fameux Isildur….
Outre le mystère qui entour cette histoire, on pourrait également se poser des questions sur l’intérêt de jouer des sommes si importantes. Comment on se sent quand on a gagné 6M$ en 3 jours ? Et comment on se sent quand on les a perdus 72h après ?
La sensation est elle proportionnelle à la somme ? Ca c’est une vraie question… Est-ce que la limite jouée a un impact direct sur les sensations ressenties ? Je pense que oui, mais la relativité n’est pas dans le montant joué, plus dans ce qu’il représente pour celui qui le joue… Enfin quand même… même pété de tunes ça doit faire drôle de perdre 5M$ en 2jours… Est-ce qu’on n’a pas envi d’éteindre le PC 5min, d’appeler un pote, de sortir boire un verre… Sauf que vu le nombre de mains que le gars joue par jour, il ne doit pas en avoir des masses des potes…

Et enfin, dernier point à me rendre dubitatif sur le sujet : Le HU !
Le HU est une situation inévitable quand on veut gagner un tournois, y a pas photo, pour être premier faut bien sortir le 2em. Le HU requiert un style particulier, une grande agressivité, c’est une phase de jeu qu’il faut savoir négocier et qui se travail…
Mais dans ma vision du jeu, le HU n’est pas LE poker ! De même que les tirs au but ne sont pas LE Foot !
Tous ces grands joueurs de poker se réuniraient une fois par semaine, sur une table unique, en full ring, avec 1M$ devant eux pour faire une partie de cash endiablée, ca me parlerai plus que deux pelés qui se chamaille en HU sur 4 tables !

Pas convaincu par Isildur, pas convaincu par ces OVNIS du poker on line qui apparaissent puis s’évapore, pas convaincu par le multitabling en HU des top pros du circuit poussant toujours plus loin le nombre de tables jouées simultanément transformant notre jeu en un poker reflexe, déshumanisé et privé de l’aspect psychologique qui lui donne toute sa dimension. Bien sur cet opinion m’est propre et je sais reconnaitre le talent de ceux qui pratique ainsi, je regrette simplement qu’il n’est trouvé d’autre moyen de l’exprimer.

Je vous glisse les liens d’articles concernant Isildur. Je les ai trouvés sur le forum dont je fais parti, ou les avis sur le sujet sont partagés.

http://fr.pokernews.com/news/2009/11/isildur1-roi-high-stakes-cash-game-online-2013.htm
http://fr.pokernews.com/news/2009/11/poker-live-tom-durrrr-dwan-isildur1-million-dollar-challenge-2008.htm
https://www.pokertableratings.com/replayer/index.php?site=fulltilt&id=15942139988&hash=3399820599
http://fr.pokernews.com/news/2009/11/isildur1-tony-g-viktor-blom-high-stakes-poker-4034.htm
http://fr.pokerstrategy.com/news/world-of-poker/High-Stakes-Action-la-chute-dIsildur1_27381
http://fr.pokernews.com/news/2009/12/islidur1-gagne-sur-fulltilt-poker-3-millions-dollars-4077.htm

07 décembre 2009

Changement de Room

Suite à ma discussion de Samedi dernier avec RV, j’ai décidé de changer de Room.
J’aime bien jouer sur Poker stars, je n’ai quasiment jamais joué que sur cette Room d’ailleurs, le grand nombre de joueurs connectés assure une grande disponibilité de places quelque soit le format souhaité, les résumés de sessions (nombre de mains, % de flop vu, % de pot gagné…) y sont facilement accessibles, on peut voyager en s’enquérant des origines de chacun, travailler son anglais via le chat…
Le problème sur PS c’est que le niveau y est relativement élevé, enfin le niveau moyen y est plus élevé que sur d’autre room plus modeste, je précise moyen, car l’autre aspect de ces rooms sur peuplée c’est le caractère hétérogène du niveau de leurs joueurs. Sur PS en 0.25/0.50, on peut tout aussi bien tomber sur un Russe qui découvre à peine les subtilités du jeu, que sur un Américain qui jouait aux cartes avant de savoir faire du vélo sans roulette… Je m’y sens parfois comme un petit poisson clown qui tenterai la traversée de l’atlantique, genre Némo, sauf que là les requins n’ont pas arrêté de manger du poisson et les Australiens sont beaucoup moins sympas que les tortues se laissant porter par le gulf stream (Oui ! Mes références varient d’Edmond Rostand à Disney ! C’est cela l’éclectisme !).
Donc, le choix d’une grosse room pour monter un BK ne me semble guère pertinent, en tout cas en ce qui me concerne. Reste donc à savoir sur quelle Room jouer, sur ce point c’est encore une fois ma discussion avec RV qui orientera mon choix. RV joue sur Partouche games.
Bon, dit comme ça, ça fait pas très glamour Partouche games… Je m’y étais connecté il y a de cela quelques mois, les tournois y étaient quotidiennement annulés faute de joueurs, l’interface quand à elle était plutôt bien pensée mais j’avais vite abandonné l’idée d’y faire un cash in… Sauf qu’à l’époque je jouais on line pour le fun, mettant 100$ pour les poser immédiatement sur un buy-in de tournois ou sur une table de cash en 0.5/1$ et ça me coutait d’ailleurs pas mal de fric (sharckscope m’a appris récemment que j’avais perdu 5000$ sur PS en 2 ans)…
Aujourd’hui je ne joue plus pour le fun ! Je joue pour avoir de plus belles courbes qu’RV ;-) ! Peu m’importe la room pourvue que j’y atteigne l’ivresse des hauteurs ! Et si c’est plus facile de prendre du jeton sur Partouche… Partouche me voilà ! J’ai donc mis en stand by les 138$ encore disponible sur PS et refait un cash in de 100eu sur Partouche game. J’ai également décidé de suivre les résultats de ces deux Rooms séparément, pour le moment car il me faudra bientôt refondre mes tableaux et les basculer sur Google doc…
Cela fait donc une semaine que je joue sur cette room et je dois dire que la première semaine est encourageante ! Aucune difficulté pour trouver une table en 0.05/0.10 (ce qui à l’air moins vrai au limite supérieurs), mais les pots sont beaucoup plus important sur cette Room que sur PS, si bien que lorsque j’avais du mal à gratter 3$ sur PS, je fais régulièrement +10eu sur Partouche, ce qui, au final fait une sacrée différence ! Le niveau y est assez bas, ce qui n’est pas pour me déplaire, et les mecs n’hésite pas à payer leur boite avec des ATs, voir pocket 2. Genre la dernière fois un mec me sur relance à tapis préflop, j’ai les Q je crois, lui a les deux. Pas de miracle et le gars perds le coup, apparemment déçut, le quidam me met en commentaire dans le chat « j’ai vraiment pas de chance aujourd’hui, y a rien qui passe ! », et moi de lui répondre « Si même les 2 passent pas, c’est sur ! c’est pas ton jour… »
Un autre point positif est le chat en français… Même si mon vocabulaire anglais me permet de faire semblant de tenir une discussion, il ne me permet pas de manier l’ironie ou le sarcasme aussi aisément que dans ma langue maternelle, et je dois dire qu’en l’occurrence, je m’en donne à cœur joie !

En chiffre maintenant ! J’ai réalisé 14 sessions en 0.05/0.10, cavant systématiquement à 5eu. Sur ces 14 sessions, 12 sont positives, pour un gain de 75eu. A titre de comparaison, j’avais réalisé 14 session dans les mêmes conditions lors de ma première semaine sur PS, en avait gagné 9 pour un gain de 35$...

C'est qui le BOSS

Une image du document qui me permet d'assurer le suivi de mes resultats et de mes indicateurs de tendance... Avec du haut vers le bas, le ratio sessions positives / sessions jouées, suivi de l'évolution cumulée par session et enfin l'évolution de mon BK avec son objectif.

04 décembre 2009

In memory of Anne




Mais où en est donc G-rempok sur sa montée de BK cash game micro limite ? A-t-il atteint son objectif hebdomadaire ? A-t-il enfin put évoluer dans ses limites… Je ne suis pas sans savoir que ces questions alimentent les discussions de l’ensemble du circuit poker mondial. S’il est vrai que j’ai manqué de rigueur dans le reporting promis sur le sujet, je n’en ai pourtant pas manqué dans le suivi de mes résultats ainsi que dans ma prise de note durant les sessions. Prise de note destinée à me fournir la matière dont je construis mes billets. Ne soyez donc pas dépité par cette longue attente, amis lecteurs, me voilà prés à vous narrez dans le détail ce que fût ma semaine de jeu on line. Semaine qui, pour le coup se décompose en deux phases bien distincte…

Phase 1 : Une irrésistible ascension.

La question du choix de limite avait bel et bien était posée. J’avais pris en compte les commentaires de chacun, et notamment celui de Vikings92 qui me disait en substance : « Mets tes 500$ et joue à un niveau où tu prends du plaisir et où tes mooves son EV+ » commentaire qu’il concluait d’un pertinent et efficace : « Ca doit pas être une torture ou une machine machiavélique ce jeu... ».
C’est vrai que la notion de plaisir est importante, voir essentielle… Je suis là à me débattre sur des limites ou je ne m’amuse guère, pour gagner peanuts, sans réelle nécessité… 500$ ça reste raisonnable dans mon budget… Je peux toujours passer en 0.25/0.50 et voir l’évolution de mon BK, si je chute j’opterai pour un redimensionnement de mon BK de départ, dans le cas contraire j’aurai dopé ma courbe de progression tout en renouant avec le plaisir de jouer.
C’est déterminé que j’entame donc ma semaine par un « BIEN BEAU LUNDI » au terme duquel je vois mon BK faire un bon de 88$ soit une évolution de 60%.

Il est communément admis qu’après un gain significatif il est préférable de resserrer son jeu, en effet il faut un temps afin d’assimiler les jetons gagnés comme siens, le risque étant de relâcher son range sous prétexte que l’on est en train de jouer sur du bénéfice pure, donc sans risque de perte… Je décide d’appliquer ce principe à mes sessions on line, me laissant le mardi pour m’approprier mon nouveau BK sans en risquer le moindre centime. Je regarde l’ascension de ma courbe de suivi, fier et satisfait de la décision prise quand au changement de limite, m’auto congratule dans le billet que vous avez put lire, envisage avec sérénité l’avenir de mon parcours… En un mot je profite de ma récente victoire.

Mercredi. J’ouvre une session et me rends vite à l’évidence : les choses sont mal engagées… Je n’ai simplement pas encaissé un pot sur les 84 mains jouées !
Pas vraiment de bad beat, juste des mains mal négociées. Je crois que j’ai si bien assimilé les profits de lundi que j’ai peine à pousser mes jetons sur le feutre virtuel, craignant qu’un quelconque vilain ne vienne m’amputer d’une partie de mon trésor.
J’affiche pour le moment une perte de 16$, mais craignant de l’accentuer je stoppe ma sessions après une petite heure de jeu. Mon objectif hebdomadaire étant d’ores et déjà atteint, je décide de privilégier ma vie live, avec des vrais gens qu’on peu voir, sentir, toucher… Bref je passe la soirée entre amis.

Jeudi, reprise des hostilités. J’enchaine trois courtes sessions, pour un total de 300 mains joués, et un gain de 84$ ! Ce qui me permet d’atteindre le palier des 300$ de BK, ce qui me situe bien au-delà de mes espérances. Une fois de plus je m’extasie devant ma courbe de progression dont la pente ne cesse de se raidir… C'est un roc !.... c'est un pic ! c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ? C'est une péninsule !
C’est une fois de plus satisfait que vais me coucher, rêvant à cette irrésistible ascension qu’est la mienne.

Phase 2 : Une chute vertigineuse !

Vendredi…
J’avais pas la tête au taf, j’ai passé la journée à peaufiner mes indicateurs poker au détriment de mes indicateurs de productivité. Point de délais d’assimilation des gains aujourd’hui, samedi et dimanche ne me laissant guère de disponibilité pour jouer on line, c’est ce soir que je clôture ma semaine. Bien sur je pourrais m’abstenir, ne pas jouer, mais je run good en ce moment ! Dommage de laisser passer la chance alors qu’elle est à porté de main. Je dois profiter de ce cycle (Patriiiiick…) !
Je m’installe donc confiant devant mon PC, et m’ouvre une table en 0.25/0.50.
Très vite je touche les As, en middle position, relance de 4BB, suis relancé à 10BB, je sur relance à 30BB, le vilain envoi sa boite pour 47$, je paye.
Showdown: AA vs QQ
Flop : KQT… ouch ! Je lâche un « non…Non…NON !!! » de dépit, puis me ressaisi, le valet va tomber, c’est sur… C’est une farce… une mauvaise blague de PS… juste pour me faire rager… Le valet va tomber… Il ne peut en être autrement…
Turn : bric. Evidemment !
Je peste contre ma mauvaise fortune tandis que je vois mon bourreau se fendre d’un « sorry » via le chat auquel je réponds un « not even true » avant de recaver à 50$.

Le vilain à piquer ma curiosité. Suivre un re-re-raise à all-in pour 100BB est une erreur, une erreur commune certe mais une erreur tout de même, le petit « sorry » qui ponctue le chattage me semble l’apanage des débutants, t’as chatté t’as chatté ! Inutile de t’en excuser. En pointant mon curseur sur son pseudo je constate qu’il est originaire de Pontevegra, ville côtière du nord du Portugal. Je ne peux m’empêcher de penser un truc du genre « encore un fish qui a regardé l’EPT de Vilamoura, et qui se sent plus avec sa pocket Q », faignant d’ignorer qu’il y a peu je faisais la même erreur avec une pocket J, mais sans chatter moi…

J’adoooore Google earth ! Avec ma gamine on passe des heures à voyager sur le grand écran, passant des pyramides au grand canyon… Je n’avais jamais pensé à l’utiliser pour identifier l’origine de mes adversaires, mais maintenant que c’est fait je passe en revue tous les pseudos.
Mon voisin de droite est de Greifswald, ville côtière ex RDA. Puis viens Boonville, petite bourgade Américaine à mi chemin entre St Louis et Kansas city, dans le Missouri. Un Canadien de Calgary, dans la province de l’Alberta. Encore deux allemands, perdus dans les terres cette fois, à Senftenberg et Coesfeld. Et enfin un Ukrainien, de Kiev… Je constate au passage qu’un passé communiste ne semble pas atténuer l’intérêt des populations pour ce jeu, capitaliste s’il en est…
De tous ces endroits du globe représenté à table, c’est Kiev qui m’interpelle le plus. Je fais une recherche et y découvre que son histoire remonte au 5em siècle, qu’elle à connu sont apogée au 11em siècle époque à laquelle elle était un lieu de rayonnement religieux et culturel. Je note également un fait marquant : Kiev est liée à la France par alliance puisque la princesse Anne, fille du prince Jaroslav de Kiev et petite fille de RomainII empereur de Constantinople, sera la reine de Henri 1er de France puis, à la mort de celui ci, régente du royaume jusque la majorité de Philippe 1er.
Du coup mon adversaire Ukrainien me devient sympathique ! Après tout, n’avons-nous pas partagé une reine ?
Mon grand père disait qu’on a toujours tord d’ignorer une occasion de s’instruire, je suis un petit fils obéissant, mais je suis censé jouer là, je stoppe donc ma documentation sur l’arbre généalogique des Capétiens, alerter par la désagréable sonnerie du timer PS.

Dans la précipitation je limp une pocket J. Je rage d’avoir sacrifié cette occasion de faire du jeton sur l’autel de la culture. Je me sermonne d’un « Chaque chose en son temps Jerem ! » Mais joie du hasard c’est mon ami Ukrainien qui m’offre la possibilité de corriger cette erreur par un mini raise au bouton.

0.5/0.10. Cut off. JJ
Mini raise bouton call 2fois. Je relance de 10BB. Call de l’Ukrainien, du Canadien et d’un Allemand.
Flop : KJ3. Canadien check suivi de l’Allemand, je bet 10$ pensant, au vu de l’action préflop, que l’un des trois à bien un K. Mon ami Ukrainien hésite. Refusant de corrompre l’antique alliance unissant nos nations, je l’averti d’un : « get out of here » suivi d’un « I don’t want to hurt U » pour conclure par « in memory of Anne »… L’Ukrainien dubitatif me répond un « ??? » avant de folder, suivi du Canadien et de l’Allemand. Je pensais que mon commentaire, pour le moins obscure, pousserai à la curiosité l’un de mes trois adversaires, je me demande maintenant avec quoi ils ont payé mon involontaire New York back raise préflop… Mais la consolation d’imaginer le Kievien se gratter la tête, cherchant le rapport entre mes propos et notre partie, me suffit pour cette fois.

Je suis remonté à 75$, je pourrais me lever, encaissant une perte de 25$ sur mon BK, je pourrais...
Mais je ne le ferai pas ! Un peu plus tard, une pocket T qui touche son brelan et craque devant un brelan sup Q me coutera une seconde cave.
Puis un JT qui touche son J et qui s’entête malgré l’As qui tombe turn, une troisième…
Pour finir dans un festival d’inepties en tout genre à en lâcher une quatrième !

-200$ sur mon Vendredi ! La faute à un manque de concentration évident, des choix souvent inexplicables, et des lectures foireuses !
J’ignore pourquoi je me suis entêté, j’aurais dut lâcher prise après la deuxième cave, c’est évident. Peut être l’envi de ne pas finir ma semaine sur une session négative, peut être la volonté de remonté jusqu’au palier des 300$ qui me plaisait tant lorsque je contemplai ma courbe… Je repense à la signature de zébulon sur le forum « c’est toujours l’impatience de gagner qui fait perdre ». L’impatience de gagner, ou la volonté de ne pas perdre…
Résultat de la semaine, 13 sessions jouées, 6 positives et une perte de 11$...

02 décembre 2009

Apero re-buy


Comme je l’ai souvent dit, mes parties PKL sont trop rares. La faute à la route, 80km, sans permis, et un retour souvent rendu laborieux par la fatigue et l’alcool. J’essaye pourtant de participer à quelques unes des plus belles parties régulièrement organisées via le forum.
Difficile donc de ne pas répondre positivement à l’invitation de Mel. Outre son activité sur le forum, Mel est effectivement connue pour sa plume prolifique et mesurée, elle est également et avant tout une jeune femme curieuse du monde, ouverte aux autres quelque soit leurs milieux, leurs origines ou leurs passions. Si on ajoute à cela un sens de l’humour certain et une grande simplicité, on obtient une camarade de jeu particulièrement agréable et une hôte d’exception.
J’arrive donc à destination vers 19h30, retrouve Greg et Didier devant la demeure familiale et m’introduit dans ce qui sera notre « tripot » d’un soir. Je mets des guillemets à « tripot » car la demeure en question est une belle bâtisse, aux pièces spacieuse et au goût sans faute.
Jonathan, Pascal et Mel achèvent les préparatifs, les joueurs arrivent et nous passons à la première partie de la soirée et non la moindre : L’apéro !

Greg, dans son infinie bonté, s’est chargé du plateau fromage. Et il n’a pas fait les choses a moitié, la plupart des grandes spécialités fromagère de l’hexagone sont représenté en abondance, ce qui, je le remarque très vite, suscite un grand intérêt de la part des convives, les places aux buffets ne se gagnent qu’en jouant des coudes ! Chacun à ramené une bouteille du breuvage de son choix, qui du vin, qui de la bière, et la dégustation se poursuit de manière conviviale, piochant au grès de notre fantaisie dans les différentes saveurs proposées. Un verre de Pomerol accompagne ma discussion avec RV sur nos parties on line, j’évoque mes dernières sessions qui feront l’objet d’un futurs billet, nous dissertons du choix de la room, des limites jouées, de notre nouvelles lubie pour le suivi de nos résultats… La discussion est agréable, le pomerol moyen, je me permets de le dire car c’est moi qui l’ai ramené. Puis c’est un verre de Meursault dont les gorgées ponctuent ma discussion avec Johan et Luigi sur les parties Hight stake d’Antonius, ainsi que sur une TF du great Dan diffusée récemment sur canal +. La discussion est agréable, le Meursault léger et gouleyant.
J’évolue ainsi, passant d’un cépage à l’autre au grès des discussions jusqu'à ce que le TD nous invite à nous installer. Je serai siège 1 table 2.

Coup d’œil circulaire, l’original ;-).
Siège 2. Greg alias Nodread, Nous n’avons que rarement joué ensemble, mais pour l’avoir souvent lut, dans diverse circonstances, j’ai une image assez précise de ce que peut être son jeu. Niveau technique certain, personnalité forte, juste à ma gauche…
Siège 3. Arnaud, alias Christophilus. Excellent joueur, paradant au sommet du classement Elo du forum…
Siège 4. Bibice. Connais pas. S’avérera être un joueur plutôt serré, n’hésitant tout de même pas à envoyer sa boite une fois la période de re-buy fini avec un tirage quinte flush… Mais j’y reviendrai…
Siège 5. Laurent, alias Valérian. Connais pas.
Siège 6. Luigi. Nous nous sommes déjà joués au Pasino. J’aurais tendance à le classer également dans les joueurs sérieux voir serré.
Notre table dispose de l’avantage d’avoir un croupier en la personne de Pascal, alias « petit nuage », en plus de me donner de mauvaises cartes, Pascal assurera une ambiance détendue à la table.
Siège 7. Corinne, alias Korin. La charmante et sympathique épouse d’RV. Si elle manque encore d’assurance Corinne n’en a pas moins des bases solides ! Dispensées non seulement par RV mais également acquises durant les cours de Xav. Sérieuse mais capable d’audace.
Siège 8. Johan alias Johan71. J’ai déjà évoqué son jeu volontiers relâché et opportuniste ainsi que la sympathie et l’intérêt que je porte au personnage fantasque.
Siège 9 vide.
Siège 10. Simon, alias Hubertoz. Nous ne sommes jamais croisés que par écrit, mais je serai ravi de faire la connaissance d’un personnage souriant, pertinent et agréable.

Shuffle up and deal !

Je double cave d’entrée. Non pas que j’ai spécialement décidé de gambler, mais bon, c’est un re-buy, l’idée reste de monter du jeton un maximum et puis si je peux commencer avec le double j’en aurai déjà deux fois plus que si je commence avec deux fois moins. (Ce raisonnement relève de l’école fredienne dont Xav à eu loisir d’étudier la pratique ce dimanche ;-) ndlr). Johan, pour qui ces techniques n’ont plus de secret, m’imite.

Comme je l’avais imaginé, l’action ne se fait pas attendre, en effet dès la première main, Johan envoie sa boite sur 3 limpeurs. Je suis au bouton et décide que mon A4s tient. Je paye et double sur son 34s, me retrouvant ainsi derrière un stack de 200, quatre caves, en blind 1 / 2. Je décide donc de jouer sérieusement, foldant même une pocket 9 face up sur un re-raise all in de Corinne, ce qui me vaudra d’ailleurs les quolibets du virage de droite.
Le re-buy requiert une technique particulière, à laquelle je ne suis guère aguerri. J’ai en effet une expérience des re-buy qui se limite à deux ou trois tournois au Pasino et quelques 4.40 + R sur Poker stars. L’observation des stack adverse et de leur influence sur les comportements de chacun y est indispensable, qui est en mode « je double ou je recave » quel autre est en mode « j’évite les accidents durant la période re-buy, pour maintenir mon stack que j’estime suffisant »… A cela s’ajoute la gestion de son propre stack, la capacité à changé de rythme, la pertinence du rythme choisit… Pas facile de bien gérer sa période re-buy, cette réalité m’apparait lorsque nous abordons le troisième et dernier round de la période.
La table 1, qui semble avoir était beaucoup plus gourmande en jeton que la notre, affiche un nombre de re-buy trois ou quatre fois supérieur au notre, avec un chip leader en la personne d’Anthony alias « Zebulon », dont le stack atteint pratiquement à lui seul un volume de jetons similaire à celui éparpillé sur notre table. J’ai quand à moi un stack de 120. Je bascule le petit interrupteur situé derrière mon lob frontal gauche dans un clic qui réveil en moi une étrange sensation… Je viens de passer en mode gambling !

Je décide de jouer toutes mes mains, engageant si possible la totalité de mon tapis préflop avec mes broadways, mes As, et mes figures suited. Ça dure un quart d’heure, durant lequel je ne prendrais pas moins de… 6 double re-buy ! Ma mauvaise fois m’oblige à signaler ici la participation de Pascal, dans ce génocide contre mes jetons. Je perdrais plusieurs 60/40 en ma faveur d’affilé, à chaque fois à tapis bien sur…
Cette frénésie de main et de pots sur dimensionné ne me sera guère prolifique puisqu’elle se clôturera sur un stack de 230, soit 540 de moins que ce que j’ai payé ! Et à peine 60 de plus que le minimum représenté par 2 caves + 1 add on.

Le temps d’une pause et d’une remarque de RV à laquelle je ne peux qu’acquiescer : « Bon ! Ben reste plus qu’a gagné ! Hein Jerem ? »

Bon, ben reste plus qu’a gagné, c’est exactement ce que je me dis en me rasseyant à table. Ça tombe bien je touche AKs en early position. Je relance de 5 BB, payés 3 fois, apparemment ma petite période gamblage n’a pas manqué de fortement dégrader mon image… Pas grave, je tenterai de tourner cette état de fait à mon avantage.
Flop : A9hTh. J’ouvre, relance de bibice, je re raise à all in, payé.
Showdown : AK vs JhQh
Turn : Kc
Riv : brick

Out !

Que dire…«J’ai pas eu d’occasion, quand j’avais une main il n’y avais rien en face, mais bien sur dés que je tentais un moove y en avais toujours un pour être au dessus. En plus l’autre fish de Johan, il joue comme un naze et il arrête pas de chatter. C’est vraiment un jeu de con ! »
Je ne vois pas d’autre explication …

24 novembre 2009

un bien beau lundi

Y a des jours ou ça marche et d’autre pas.
Généralement quand ça ne marche pas, c’est bien souvent la faute des cartes ! On joue les noir le board est rouge, on joue les grosses et le flop ne dépasse pas le T, on a les as ils se font craquer par les 8 ! Alors on peste, on râle, voir on pleurniche en évoquant la part trop importante de chance dans ce jeu, et l’injustice de voir de si bons joueurs se faire battre si régulièrement par de véritable fish, qui n’ont pour toute compétence qu’un fondement garnit de spécialités Italiennes.
Quand ça marche c’est différent, c’est généralement grâce à notre niveau de jeu, notre lecture, notre prise de risque, notre expérience ou que sais je encore. D’un coup on relativise la part du hasard dans notre réussite… Justifiant le call foireux qui se transforme en lucrative opération sur la rivière par de savants calculs de côte, direct, implicite, à l’os, des trucs de pros quoi !
Le compétiteur est aisément de mauvaise foie, reconnaitre sa défaite c’est également admettre la supériorité de l’autre. Je ne suis pas un compétiteur. Je ne l’ai jamais été. J’ai pratiqué de nombreux sport, sans jamais excellé dans aucun d’entre eux, non pas que je sois particulièrement empoté ou douillé, mais je n’ai jamais ressenti le besoin de prouver une quelconque supériorité dans le cadre d’un jeu. Je précise le cadre car je ne suis pas exempt d’orgueil, d’ambition, de besoins et de toutes ces choses qui font que l’homme dépasse ses limites voir même les limites, pour atteindre au plus prés ses désirs.
Mais je m’éloigne de mon sujet !
Je disais donc que lorsque tout va mal : la faute à pas de chance, et que quand ça va bien : on minimise l’impact de la chance. Regardez autour de vous, ou mieux encore, regardez-vous ! Combien de fois êtes vous sorti d’un tournois en concluant, « j’ai manqué de cran, jouant trop serré préflop mon jeu était trop prévisible. En plus je n’arrive pas à cerné le style de tartempion, qui lui à très bien analysé le mien. »…. Je gage que cela ne s’est pas produit très souvent, mais peut être cette explication vous semblera plus familière : «J’ai pas eu d’occasion, quand j’avais une main il n’y avais rien en face, mais bien sur dés que je tentais un moove y en avais toujours un pour être au dessus. En plus l’autre fish de tartempion, il joue comme un naze et il arrête pas de chatter. C’est vraiment un jeu de con ! »

Il faut pourtant reconnaitre que ce jeu est parfois déroutant dans l’écart de résultat que l’on obtient sur des séquences identiques.

J’en arrive donc à ma session d’hier. Hier je joue 624 mains sur ma soirée, dans les conditions habituelles (horaire / limite / full ring…), je réalise un gain de 88$. Un rendement de 250bb/h ! Lorsque la semaine dernière je peinai à en gagner 10 !
Ai-je mieux joué ? Je ne le pense pas… Je joue toujours très bien ! Les autres étaient ils moins bon qu’a l’accoutumée ? Je ne l’ai pas remarqué. Ai-je joué plus de mains ? Non, j’ai un ratio de 24% de flop vus, ce qui est dans ma fourchette habituelle. Alors comment expliquer les raisons qui ont fait de ma session d’hier une réussite ? Et bien je ne le peut pas ! Si bien sur, je dispose de quelques exemples concrets : Voila plusieurs jours que je ne me fais pas payer mes paires d’as ou de rois préflop, genre si je suis BB même la SB fold sur ma paire d’as avant même que je n’ai put tenter quoi que ce soit. Hier je touche les as en BB et 3 partent à tapis avant que je ne parle ! Et en plus elle tient ! J’ai touché des fulls contre fulls inferieurs, un carré d’as contre un full des rois par les as… Si j’avais fait ma session à l’ACF, j’aurais fait péter au moins trois fois le bad beat jackpot ! Sans rire… Depuis ce matin je me questionne sur la façon de capitaliser cette victoire, sur la façon de la reproduire… Mais je dois reconnaitre que je n’ai pas trouvé. Frustration !
Je vais donc remettre le même tee shirt qu’hier, me saisir de ma souris agrémentée d’une patte de lapin, et partir ramasser quelques trèfles à quatre feuilles avant d’entamer ma session de ce soir.

23 novembre 2009

Rapprochement transatlantique


Rien à foutre ! Aujourd’hui je m’ouvre une vraie table ! Je sais… Pas bien jerem ! Mais j’ai envi de jouer un peu d’argent, et peut être d’en gagner. Alors je vais me convaincre que cela n’est qu’une parenthèse, un petit interlude, rien qui ne porte à conséquence… Ca y est je suis convaincu !
Ma première intention est d’ouvrir une table en 0.5/1 avec les 100 $ de mon BK, dans le pire des cas je perdrai mes 100$, ferai un cash in, et nierai avoir été présent lors de cette fin d’après midi, genre « c’est pas moi j’dormais ». Si tout va bien, je devrai pouvoir atteindre les 45$ de bénéfice nécessaire à l’obtention de mon objectif pour la semaine. Dans un sursaut de raison je décide finalement d’ouvrir une 0.25/0.50, me laissant ainsi deux caves avant de sortir la carte bleue. Je suis tout de même pris d’un léger remord lorsque je dépose 50% de mon BKL sur la table, mais bon je me dis que cela n’est pas bien grave. Ce n’est pas comme si j’allais envoyer en l’air deux mois de labeur.
Un observateur non averti ne le remarquerai peut être pas, mais il est assez impressionnant de constater que même en restant dans des micros limites, le niveau de jeu diffère dés que l’on franchi un palier. Bien sur 0.25/0.50 ce n’est pas du hight stake non plus, mais je remarque assez rapidement que certains bluffs ou semi bluff fonctionnent d’avantage, de même que je retrouve certain schéma de jeu que je n’avais pas constaté en 0.05/0.10. Du style le check raise en bluff sur les flops à doublette :
Je raise 2$ préflop au Cut Off après deux limpeurs avec une pocket 7, un seul me suis, le flop tombe TT5. Le limpeur / calleur check et je Cbet 3$ me disant que ce flop n’est pas ce qui pouvait m’arriver de plus désagréable. Mais le vilain me revient dessus en check raise pour 9$, si il est devant je ne joue qu’un 7 soit 2 outs, si il est derrière il joue probablement deux over cards soit 6 outs. Je décide de folder…
Un peu plus tard je lève une pocket T en SB, 3 joueurs ont limpés, je raise de 5BB, deux me payent, dont le vilain précédemment évoqué.
Flop : QQ7. Exactement la même configuration. Je pourrais checker en premier de parole, mais si un A, K, J tombe au turn je devrai à nouveau checker, autant abandonner immédiatement le pot… J’ouvre à 4$ dans un pot à 7.5, le premier fold, le vilain raise 15$. Ca fait deux fois. Deux fois qu’il touche son brelan au flop ou deux fois qu’il tente de me le faire croire. Je demande le temps afin de faire l’historique du coup. Le vilain a limp / call préflop, il est assez loose aggro, j’exclue AQ qui aurai sans doute entrainé une relance préflop. KQ est possible, mais je n’y crois guère, pocket 7 n’aurait probablement pas relancé aussi fort sur ce flop, surtout en prenant en compte le fait que peu de temps avant je me suis couché dans cette configuration… Je pense être devant, mais il n’existe qu’un seul moyen d’en avoir le cœur net, je push donc mes 45$ et vilain fold.
La main dans le sac ! J’ouvre une note sur le joueur, sur laquelle j’inscris « FLAG arrachage sur doublette ».

Un des joueurs à ma table utilise beaucoup le chat, ponctuant les coups de « NH » « Good bet », je positionne le curseur de ma souris sur son avatar et constate qu’il est de Philadelphie. Ses commentaires sont courtois, je décide de saisir l’occasion de travailler mon Anglais en même temps que mes probas.

Grace à un petit rush, je monte rapidement à 90$, non sans agacer un autre Américain, Originaire de colombus et assis trois siège sur ma droite ça fait plusieurs coups en suivant que je lui prends des jetons, même séparé par des milliers de Km, je sens son agacement monter. Je lève T3o en SB et complète.
Flop : 3K5. Je check, et le vilain ouvre de 2 BB dans un pot qui en compte déjà 5, je call en me disant que c’est pas trop cher pour aller chercher sa double paire.
Turn : T. Je check à nouveau et le vilain ouvre à 5BB. Je call.
Riv : brick. J’ouvre à 10BB et le vilain call avec KJ.

Je commente un « I’m a lucky dog » à l’intention de mon interlocuteur philadelphien, mais c’est l’autochtone de Colombus qui me répond un sarcastique « better than being good ». Cette réflexion aigrie me parait injustifiée, je n’ai fait que compléter ma SB et payer une timide ouverture sur un flop qui m’avait déjà donné une paire. Mon vocabulaire étant limité et les justifications inutiles, je me contente d’un "I try to learn..." auquel il me répond par un désagréable "forget it, too stupid". Je décide de tenter de voir dans quelle mesure il m’est possible de transformer cet agacement en quelque chose de lucratif. En gros je vais entrer sur tous ses coups. En chatter un ou deux devrai être suffisant à le faire entrer en tilt, ensuite il ne restera plus qu’a ramasser les jetons que cet Américain énervé ne manquera pas d’envoyer en l’air. Le fer se battant chaud, je commence immédiatement le harcèlement. Durant une bonne demi-heure, je pourrirais littéralement la session de mon nouvel ami, payant systématiquement ses ouvertures préflop, donnant la cote aux joueurs derrière moi, lâchant le flop dans les situations les plus inconfortables mais dégainant à chaque opportunité. Je le pousse à folder ses mains par des over bet que je répète lorsque j’ai moi-même touché, en espérant qu’il me call, agacé.
. Pour le moment il fold, mais il est mûr, je sens la tension dans chaque seconde précédent ses prises de décision, je l’entends d’ici user toute les insultes Anglo-saxonnes à mon encontre, bientôt il me payera avec la main la moins forte, c’est écrit.

Mon amis d’outre atlantique raise de 4BB préflop, je lève K7o au cut off et décide de suivre, nous sommes 3 sur le
Flop : KKT. Check du BB. Mon ami ouvre 7BB. Je call. Fold du BB.
Turn 7 : check de mon ami, je check.
Riv J : Ouverture 10BB. Je raise à 30BB. 37$ et tapis du ricain. Je call
Showdown AQ vs K7.
Je remercie l’énergumène d’un ironique “thank u for the lesson”, il me répond un « Mther Fucccker » je le salue à nouveau d’un courtois « And me G-rem, Nice to meet you »… heureux que quelques millions de mettre cube d’eau salée nous sépare.

Je suis monté à 120$, malheureusement je ne me lèverai pas avant d’avoir redistribué quelque jetons, mais je marquerai tout de même un bénéfice de 42$ sur cette session de 2h30.
Le samedi je ne jouerai pas, la faute à Loïc dont c’était l’anniversaire. Les préparatifs, la soirée, puis la nuit passée à régurgiter ce que j’avais ingéré durant la soirée ne me laisseront aucunes disponibilités pour travailler sur mon BKL.
Dimanche, en fin d’après midi, j’ouvrirai une table en 0.05/0.10, mais ne ferais rien dessus, la faute à cette limite qui ne me sied guère, ou peut être à la nuit passée a même le sol, enlaçant la faïence tel un marin s'arimant àson mât au coeur de la tempète.

Ainsi se termine donc cette seconde semaine, j’y aurai joué 9 sessions dont 4 gagnantes, pour un gain de 11$, soit un rendement de 7BB / h.
J’atteins l’objectif hebdomadaire au prix d’un petit écart de conduite, cela pose une question a laquelle je devrai répondre : ai-je fais un choix pertinent dans la sélection de ma limite de départ. Ne serait il pas plus judicieux de réaliser un cash in de 500$ et de jouer en 0.25/0.50. Je me laisse encore cette semaine pour trancher sur ce point.

20 novembre 2009

Résumé de la semaine


Lundi
RV s’étonne par MP qu’un joueur de live en 2/4 ou 5/5 comme moi s’acharne en 0.05/0.10 sur le net. Il me questionne. Est ce plus difficile sur le net ? Si oui, est ce pour cette raison que je ne joue pas sur mes limites habituelles voir celles du palier inferieur 1/2 ? Et enfin, jouer en micro limite ne comporte t il pas le risque de perdre la motivation, genre la « gnak » ?
Je lui réponds que l’enjeu ne se situe pas dans la limite jouée, mais dans la capacité à réaliser une progression constante en maitrisant le risque de perte et en diminuant l’impact du facteur chance. Afin d’étayer mon propos, je lui transmets l’ensemble du plan de construction de Bk que je me suis confectionné et nous décidons d’échanger régulièrement sur nos résultats.


Mardi.
Elle est déjà loin la partie du vendredi, une nouvelle semaine commence et déjà elle m’ennuie. Je suis encore au boulot, il est 20h.
Je ferme un instant les yeux et m’imagine sur la plage Portugaise de Vilamoura, sirotant un Mojito qu’une serveuse au teint halé et à la pilosité révélée par la tenue estivale, à déposé près du transat sur lequel je dore mon corps d’éphèbe.
Oui lorsque je rêve, il fait chaud au mois de Novembre et j’ai un corps d’éphèbe. Après tout, si c’est pour s’imaginer sous la pluie, avec du sable dans les chaussures et le bide passant par-dessus le bermuda à fleur… Mieux vaut rester éveillé !
L’EPT de Vilamoura, encore un rendez vous manqué. Même pas un rendez vous d’ailleurs. Encore manqué… Tout simplement.
Finalement revenu à la réalité j’inscris les résultats de la veille sur le document crée à cet effet.
Hier j’ai joué 2h30, sur une table, avec une cave. J’ai pris un sale coup dans le premier quart d’heure, je lève un brelan d’as kicker Jack sur un board 8A5AQ rbw, et me fais arracher par une pocket 8… Tombant ainsi à 3$ dès le début de ma session.
Il y a peu j’aurai envoyé mes 3$ en l’air dans la seconde. Refusant de me battre une heure durant, pour remonter une perte correspondant à peine au prix d’une consommation lors de mes sessions live (et des consos, j’en prends pas qu’une…). Mais je constate que si le jeu en micro limite me pèse plus que je ne l’aurai imaginé, je ne vous raconte pas le nombre de fois ou je suis sur le point de m’ouvrir une vraie table, me contraindre à respecter mon plan de BK building me pousse à m’accrocher à chaque jetons. D’autant plus que chaque jeton perdu m’éloigne de ma progression dans les limites, rallongeant d’autant mon calvaire…
J’ai donc fait contre mauvaise fortune bon cœur, et, calmement, lentement, ai reconstruit mon stack, volant 0.15 de blind, levant des pots à 0.70… Deux longues heures durant ! Bon je m’étais ouvert une bouteille de St Julien, faut bien prendre un peu de plaisir là ou l’on peut, mais même entrecoupé de gorgée de cet élixir, cela resta long et laborieux. Si bien que lorsque je fût enfin repassé en positif, de 1.45$, je clôturai tout bonnement ma session. Fatigué mais satisfait de ne rien avoir lâché.


Mercredi,
Longue journée au taf, je reprends tôt demain. Soucieux de monter mon BKL, je décide de m’ouvrir une session malgré la fatigue et le manque évident de motivation.
La sanction ne se fait pas attendre bien longtemps, j’y laisse 2 caves, et voit mon BKL revenir quasiment à son point de départ.

Jeudi,
Pas de sessions. Pas envie… Je suis redescendu à 115$, ça me fait chier, je me demande si il ne serait pas mieux de faire un cash in de 500 et de jouer directement en 0.25/0.50… Demain est un autre jour, je dois absorber cette petite baisse de motivation et revenir à mon programme. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage…

16 novembre 2009

Bankroll Building. S1

Petit bilan de ma première semaine de BKL building sur le net :

14 sessions jouées toute en CG 0.05/0.10 avec une moyenne de 1h30 par session.
9 sessions positives soit un ratio de 64% de sessions gagnantes.
6 sessions en Multi table (2, 3 ou 4 tables) dont 4 positives. soit un ratio de 67% sur les sessions en MT.
Un gain de 35 $ soit un rendement de 16bb / h.

ça me parait être une mise en jambe raisonnable.

Passion et contagion


Lorsque je me suis immergé dans le monde du poker, voilà trois années, j’ai beaucoup saoulé mes potes avec ce jeu, les initiant malgré eux aux règles, insistant pour faire une partie à l’arrache lors de nos soirée, payant des buy-in de tournois au pasino en lieu et place de cadeaux d’anniversaire ou de noël.
En fait, j’en ai tant et si bien fait, qu’une sorte de régulière s’est instaurée au sein de notre petit groupe. La partie du vendredi.
La partie du vendredi n’a pas lieu tous les vendredis, elle est tributaire de la disponibilité de ses joueurs. De même que la partie du vendredi peut avoir lieu un Samedi ou un Dimanche, voir même un Mardi, La partie du vendredi est un concept qui dépasse les considérations de temps et d’espace. La partie du vendredi est intemporelle et immatérielle, elle est au poker ce que les tambours du Bronx sont à la musique, un expert n’y retrouverai pas ses gammes mais ne manquerai pas d’être fasciné par son aspect sonore et extravertie, par ses volutes de fumée et d’alcool, par son coté autodidacte géniale, par son harmonieuse cacophonie.

Cette semaine c’est Mike qui reçoit, nous arrivons dans son appartement valenciennois avec un peu de retards. Après l’apéro, indispensable préambule à notre soirée, nous définissons la structure.
- « Bon, alors on fait quoi comme structure ? »
- « Comme vous voulez, mais pas un truc qui fini à midi… »
- « Pourquoi pas un cash ? Genre 5eu les 500 jetons sur des blinds 5 / 10… »
- « Non, pas de cash, c’est plus sympas en tournois, on a qu’a faire un 10eu re-buy illimité pendant une heure »
- « Non pas de re-buy, ça va être trop long… Moi je préfère un freezout… Genre 25eu »
Finalement nous statuons sur un freezout 25eu. Nous nous installons ou bon nous semble sur la table, ce qui prends un certain temps. L’hôte prend le bouton, c’est la règle. Je prépare les stack :
- « On se dit 8K avec des rounds de 20min et des blinds qui démarre à 25 / 50… Mike tu t’occupe du PC… »
- « Non, il est planté le PC… »
- « Bah comment on fait alors ? »
- « J’vais mettre mon portable à sonner toute les 20min… Ecrit la structure sur un papier… ça ira comme ça. » Je m’exécute.
- « Bon, 25/50. 50/100. 75/150. 100/200. 150/300. On se dit ante a partir de 300/600…. »
Une fois ces détails réglés, je prends une seconde pour visualiser la position de chacun à table.

Coup d’œil circulaire :
Au siège 1, Mike, mon pote, l’illustre inconnu de mes CR. Mike est un joueur expérimenté, écumant principalement les tables de la capitale ou il passe le plus clair de son temps. Un style aggro, tendance loose lors de nos parties privée.
Siège 2. Votre serviteur. Ma position, à gauche de Mike, n’est pas tout à fait un hasard…
Siège 3. Fred. Ami d’enfance, c’est moi qui l’ai initié au texas hold hem, mais il a un lourd passé de beloteu, tarot et autre poker fermé. Un style plutôt passif et assez loose. Le genre à avoir du mal à jeter son AK, même sur un board 26475 !
Siège 4. Loïc. Introduit dans notre cercle par Fred, son sérieux naturel se ressent dans son jeu. Je l’ai longtemps appelé « Joe la pince », mais j’ai cessé de le faire après avoir débusqué quelques un de ses coups opportunistes…
Siège 5. Freddy. Un pote à Mike. Joueur occasionnel au casino de saint Amand. Très loose, très très loose. Il rêve de me déstacker, en vain pour le moment. Généralement c’est le premier sortant…
Siège 6. Vincent. Le beau frère de Fred. Le doyen du groupe, la quarantaine bien sonnée. Il est tombé dedans dés la première partie, si bien qu’il est en train d’aménager sa cave pour abriter nos futures rencontres. Joueur loose passif, en supposant que Vincent est un style référencé…
Siège 7. Floriant. Un des favoris. Joueur sérieux. Genre crocodile. Ne joue que lors de nos rencontres.
Siège 8. Johan. Un autre beau frère de Fred. Le benjamin cette fois, 23ans, on lui en donne 15. Loose aggro.
Siège 9. Jean-Charles ou Charly. Un collègue à moi. A le voir là, au milieu de notre troupe de déglingos, on pourrait croire à une erreur de casting. Charly ne boit pas, ne fume pas, appel sa compagne toutes les heures pour l’informer du déroulement de la soirée. Si je n’ai jamais compris comment il pouvait supporter nos éclats de voix et nos gesticulations d’ivrognes, je sais qu’il apprécie ces soirées et que nous apprécions sa sobre présence. Style serré agressif. Ne joue que lors de nos parties.
Siège 10. Frédéric. Ami d’enfance, Fréderic a d’abord refusé toute participation à nos soirées poker. Frédéric est un gars cool, mais il est pingre. D’une radinerie à faire pâlir Harpagon, jumelée à une méfiance frôlant l’injure lorsqu’elle à pour cible ses amis. C’est un vilain défaut qu’il à développé au fil des ans, mais il est mon ami et j’ai appris à composer avec, m’amusant même de la grimace qui déforme malgré lui son visage lorsqu’il dépose ses 25e dans la boite par un habituel « Le grand à mis son buy-in, fermez vite la boite avant qu’il ne change d’avis ! »

La table est au complet, les bouteilles de rhum arrangé, de vodka et de bourbon sont à porté de mains, les cendriers disposés à recevoir les cendres de ce qui fût notre raison…
Shuffle up and deal.

Comme prévu, les choses s’emballent très vite, dès la première main en fait.
Freddy raise de 7BB UTG + 2, payé par Vincent puis relancé à 1000 par Johan, Freddy hésite puis relance à 3000, Vincent fold et Johan paye.
Flop : Q7T. Freddy envoi sa boite en une fraction de seconde. Johan paye encore plus vite. Showdown : AQ vs QQ. Et Freddy n’a plus de jetons…

- « Putain, j’y crois pas … Il a brelan ! »
- « Comment j’tai défoncé Freddy ! Une main ! 10 secondes que t’a fait. »
Freddy enfonce la main dans sa poche et en sort un billet.
- « Bon ben… J’recave… » Mike intervient
- « Bah …Sauf qu’on a dit que c’était un freezout Freddy, et que du coup normalement y a pas de recave… Mais bon, ça fait chier… alors si tout le monde est d’accord » Il se tourne vers les 8 autres qui acquiescent. Puis Charly intervient :
- « Ca veut dire qu’on peut tous re buyer alors ? » Fredéric s’alerte :
- « Non les gars, vous déconnez là, moi je remets pas 25eu. Attends, j’vais pas lâcher 50eu pour une partie de carte, j’veux bien être cool mais y a des limites. » J’interviens
- « Ca va Grand, t’es pas obligé de racheter des jetons… On se dit 1 re-buy ou 1 add-on dans une heure. Il est 22h. »

La partie reprends donc son cours, les verres se vide, chacun y vas de son commentaire sur la première main jouée, tous conviennent que Freddy est un fish, sauf l’intéressé qui ne comprends pas pourquoi ce serait spécialement mal joué d’envoyer sa boite avec top paire.
- « Il aurait put avoir une paire de J »
- « Et tu crois qu’il t’aurai payé avec une paire de J ? »
- « Peut être, si il me met sur un arrachage… t’aurais payé Johan ? Avec paire de valets »
- « Hein ? Ou paire de valets ? J’avais les dames ! »
- « Je sais que t’avais les dames, bouffon, j’te demande si tu aurais payé avec les valets… »
- « Oh… Avec les valets… T’aurais été devant si j’avais eu les valets ? »
- « Bah ouais, j’aurais été devant, mais c’est pas la question, j’te demande juste si t’aurais p… »
- « Ah non alors ! Si t’es devant je paye pas ! » Johan joue l’idiot à la perfection, même que des fois on se demande si il joue vraiment.
- « ouais, t’sais quoi ? Laisse tomber, il est teubé en plus le mec. Me suis fait fishé par simplet. P’tain les boules… »

La mésaventure de Freddy nous fait sourire, et nous décidons d’enregistrer son record : 1er sortant le plus rapide de la partie du vendredi avec un temps de 3min 39sec à compter de la première carte distribuée.

1 bouteille ou deux plus tard je m’inquiet auprès de Mike :
- « Dis gros, ça fait bien une demie heure qu’on joue là ? »
- « Et ouais, même ¾ d’heure… »
- « Et y a rien qui te choque ? »
- « Quoi ? Freddy à encore des jetons ? »
- « Les blinds gros ! Ton portable était pas censé sonner ? »
- « Merde, le portable ! J’ai oublié de le mettre… »

Voilà, je pourrai continuer des pages et des pages sur la partie du vendredi. Je pourrai par exemple revenir sur Freddy qui alors qu’il ne reste que 5 joueurs se fait déstacker et demande, ivre et confiant :

- « Y a plus de rabbatte ? »
- « Y a plus de quoi ? »
- « De rabbatte ! Y en a plus ? »
- « Non Freddy, c’est toi qu’est rabat, et y a plus de re-buy ! »

Nous nous partagerons le prize pool à 4 : Johan, Fred, Mike et moi : 50 / 50 / 150 / 250. Ayant pris les 250, c’est moi qui serait l’hôte pour la prochaine, le temps que chacun se remette de celle-ci… A 6 heure Charly le sobre ramènera Fred et Loïc tandis que je squatterai le canapé de Mike jusque midi.
A mon réveil, Mike est déjà levé :
- « Wech gros, bien ou bien ? »
- « Bien et toi ? »
- « Bien, j’étais en train de me dire que c’était encore carnaval hier… »
- «Ouais, c’est sur que c’est pas du grand poker nos parties… »
- « C’est sur… »

La partie du vendredi c’est n’importe nawak c’est vrai, mais cela nous rappel que le poker reste un jeu, et nous de grands gamins.

13 novembre 2009

Car il faut rendre à Cesar...

Pas grand-chose à dire sur la session d’hier… C’est un peu la même que la veille sans le poulet citron. Résultat +15$.
Oh bien sur, ce n’est pas terrible + 15 $... Mais si on prend les choses sous un autre angle, on peut également considérer que j’ai augmenté mon capital de + de 15 % en 2 jours. Quand on sait que j’ai planifié une progression de 10% / semaine, ça m’amène à me poser la question de la pertinence de mon objectif. On dit qu’un bon objectif doit être ambitieux et réalisable, le mien ne me semble pas suffisamment ambitieux. J’ai donc décidé de refaire ma courbe de progression en visant une progression hebdomadaire de 20%. La cible étant d’arriver rapidement aux blind 0.25 / 0.50 puisque c’est le niveau que je joue habituellement. Si tout ce passe bien, je devrais y être après les fêtes de fin d'année.

Sinon, vous avez put constater que j’ai affiché les blogs qui sont à l’origine de mon journal de session. Je m’y attarde un instant.

http://www.celtictouch.fr/. Outre la sympathie que j’ai pour Xav, son blog me semble être une référence. De par la régularité de mise à jour, mais également par la créativité et la variété des sujets. Je pense que c’est en lisant le blog de Xav que j’ai fini par me dire que ça valait peut être la peine d’en ouvrir un. Il y référence également un tas d’informations intéressantes, que ce soit sur les rendez vous on line ou sur les grands event live. Un must !

http://benjodimeo.blogspot.com/. Le blog de Benjo. Intéressant pour le circuit pro autour duquel Benjo gravite.

http://stefalpokerblog.blogspot.com/. Celui de Steffal, que je suis également régulièrement depuis quelques mois, j’aime y retrouver le verbe et l’esprit volontiers espiègle de l’ami belge.

http://low-stakes-poker.blogspot.com/. Je dois avouer que la plume de Dioscure à été une source d’inspiration pour moi. Je savoure ses billets. Ils sont plusieurs auteurs sur ce blog, et si j’apprécie les billets de yoann, je dois dire que le retour de Dioscure au clavier me réjouit d’avance. Ses histoires nous transportent aux quatre coins de la planète poker, les personnages et les lieux y ont une place aussi importante que le jeu, un pure régale.

http://elarch.blogspot.com/. Une autre référence en matière de blog poker. Même si il est moins pourvu ces derniers temps.

Cette liste n’est pas exhaustive, loin s’en faut, et elle s’agrémentera au fur et à mesure de mes découvertes. Elle ne contient aujourd’hui que les blogs qui m’ont procuré du plaisir, de l’envie aussi, par envie j’entends celle qui vous pousse à avancer, tenter, entreprendre…Alors merci à eux, je souhaite que leur régularité et leur pérennité m’inspire dans ma propre aventure, et qu’un jour, je sois digne de revendiquer leur filiation.

Amen