24 novembre 2009

un bien beau lundi

Y a des jours ou ça marche et d’autre pas.
Généralement quand ça ne marche pas, c’est bien souvent la faute des cartes ! On joue les noir le board est rouge, on joue les grosses et le flop ne dépasse pas le T, on a les as ils se font craquer par les 8 ! Alors on peste, on râle, voir on pleurniche en évoquant la part trop importante de chance dans ce jeu, et l’injustice de voir de si bons joueurs se faire battre si régulièrement par de véritable fish, qui n’ont pour toute compétence qu’un fondement garnit de spécialités Italiennes.
Quand ça marche c’est différent, c’est généralement grâce à notre niveau de jeu, notre lecture, notre prise de risque, notre expérience ou que sais je encore. D’un coup on relativise la part du hasard dans notre réussite… Justifiant le call foireux qui se transforme en lucrative opération sur la rivière par de savants calculs de côte, direct, implicite, à l’os, des trucs de pros quoi !
Le compétiteur est aisément de mauvaise foie, reconnaitre sa défaite c’est également admettre la supériorité de l’autre. Je ne suis pas un compétiteur. Je ne l’ai jamais été. J’ai pratiqué de nombreux sport, sans jamais excellé dans aucun d’entre eux, non pas que je sois particulièrement empoté ou douillé, mais je n’ai jamais ressenti le besoin de prouver une quelconque supériorité dans le cadre d’un jeu. Je précise le cadre car je ne suis pas exempt d’orgueil, d’ambition, de besoins et de toutes ces choses qui font que l’homme dépasse ses limites voir même les limites, pour atteindre au plus prés ses désirs.
Mais je m’éloigne de mon sujet !
Je disais donc que lorsque tout va mal : la faute à pas de chance, et que quand ça va bien : on minimise l’impact de la chance. Regardez autour de vous, ou mieux encore, regardez-vous ! Combien de fois êtes vous sorti d’un tournois en concluant, « j’ai manqué de cran, jouant trop serré préflop mon jeu était trop prévisible. En plus je n’arrive pas à cerné le style de tartempion, qui lui à très bien analysé le mien. »…. Je gage que cela ne s’est pas produit très souvent, mais peut être cette explication vous semblera plus familière : «J’ai pas eu d’occasion, quand j’avais une main il n’y avais rien en face, mais bien sur dés que je tentais un moove y en avais toujours un pour être au dessus. En plus l’autre fish de tartempion, il joue comme un naze et il arrête pas de chatter. C’est vraiment un jeu de con ! »

Il faut pourtant reconnaitre que ce jeu est parfois déroutant dans l’écart de résultat que l’on obtient sur des séquences identiques.

J’en arrive donc à ma session d’hier. Hier je joue 624 mains sur ma soirée, dans les conditions habituelles (horaire / limite / full ring…), je réalise un gain de 88$. Un rendement de 250bb/h ! Lorsque la semaine dernière je peinai à en gagner 10 !
Ai-je mieux joué ? Je ne le pense pas… Je joue toujours très bien ! Les autres étaient ils moins bon qu’a l’accoutumée ? Je ne l’ai pas remarqué. Ai-je joué plus de mains ? Non, j’ai un ratio de 24% de flop vus, ce qui est dans ma fourchette habituelle. Alors comment expliquer les raisons qui ont fait de ma session d’hier une réussite ? Et bien je ne le peut pas ! Si bien sur, je dispose de quelques exemples concrets : Voila plusieurs jours que je ne me fais pas payer mes paires d’as ou de rois préflop, genre si je suis BB même la SB fold sur ma paire d’as avant même que je n’ai put tenter quoi que ce soit. Hier je touche les as en BB et 3 partent à tapis avant que je ne parle ! Et en plus elle tient ! J’ai touché des fulls contre fulls inferieurs, un carré d’as contre un full des rois par les as… Si j’avais fait ma session à l’ACF, j’aurais fait péter au moins trois fois le bad beat jackpot ! Sans rire… Depuis ce matin je me questionne sur la façon de capitaliser cette victoire, sur la façon de la reproduire… Mais je dois reconnaitre que je n’ai pas trouvé. Frustration !
Je vais donc remettre le même tee shirt qu’hier, me saisir de ma souris agrémentée d’une patte de lapin, et partir ramasser quelques trèfles à quatre feuilles avant d’entamer ma session de ce soir.

6 commentaires:

Christian a dit…

Toujours aussi savoureux et aussi authentiquement réaliste.

Juste une remarque sur l'analyse du pourquoi ça veut pas ?
C'est vrai qu'on se dit plus souvent que c'est la faute des cartes plutôt que celle de notre jeu :-))

Mais il existe une 3è façon de voir les choses : "je perds parce que les autres sont trop mauvais"
L'idée c'est : je joue bien, les autres sont nazes, et comme ils comprennent rien à mes moves (ils paient hors côtes, ils callent mes squeezes, etc...) ils gagnent sans comprendre pourquoi !
J'en parle parce que c'est un point de vue qui progresse et qui m'amuse énormément ;-D

c22m

Eiffel a dit…

+1 à christian, à chaque fois que je vois un billet dans mon google reader de toi, je me dis : ah, que m'a-t-il (ben oui, vu de ma fenetre, tu écris pour moi!) écrit de beau cette fois !

Rv a dit…

"Depuis ce matin je me questionne sur la façon de capitaliser cette victoire, sur la façon de la reproduire… Mais je dois reconnaitre que je n’ai pas trouvé. Frustration !"

hé ben, même en gagnant on est frustré ?
jeu de con và !

G-rem a dit…

T'as raison RV, J'exagère un peu, j'étais plutot satisfait de ma session et du bond en avant qu'elle me permet de faire dans ma progression. Fristration était un peu fort...
Pour christian : j'ai souvent entendu cette théorie mais je pense que, le poker est un jeu de situation, donc d'adaptation. Les bons joueurs doivent donc savoir identifier leurs adversaires et agir en conséquence.

Christian a dit…

100% d'accord avec toi. Les joueurs qui se plaignent des niveaux trop faibles des adversaires ou des structures trop "boucherie" qui ne permettent pas de jouer un "bon" poker me font beaucoup rire :-D

J'en profite pour caser une citation que j'adooooore, qui me vient d'un vieux prof de ski, et qui convient à merveille : "Y'a pas de mauvaise neige, y'a que des mauvais skieurs"

c22m

zedko a dit…

Un bien beau lundi... qui commence à se faire très vieux... ;-)